Empereur pirate • I'm Jie Aie Joe
► Messages : 58 ► Date d'inscription : 22/10/2011 ► Age : 28
Fiche d'aptitude Niveau: (17/20) Expérience: (289/300) Points Wanted | Points Héroïsme: 9666
| Sujet: C'est un pic, c'est un pic, c'est un pic ! Que dis-je, c'est un pic ? C'est un pic ! Mar 20 Déc - 14:22 | |
| - Papa ! Balthazar il m'a volé mon couteau et il s'est caché dans l'arbre ! A chaque fois que j'essaie de monter pour lui casser la figure, il m'envoie des pommes dessus ! - Eh bien, qu'est-ce que tu attends ? Coupe l'arbre et dérouille-lui sa gueule à ce petit saloupiot ! - Mais... Comment je fais pour couper l'arbre ? Il est tellement gros ! - ... Ah ben oui c'est pas con ça. Sinon j'peux te prêter mon échelle.
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Si son père avait été là en cet instant, Joe n'aurait pas manqué de lui demander à nouveau son échelle, même si l'affaire se présentait sous des proportions toutes autres que celles d'un différend entre gamins. Aujourd'hui, ce n'étaient plus le petit Balthazar, un couteau, un arbre et des chutes de pommes ; mais ce gros salopard de Gintoki, une Marine toute fraîche, une montagne et des jets de caillasse. Et comme si ça ne suffisait pas, le musicien léonin les talonnait en jouant un air de violon qui mettaient à mal les oreilles du capitaine... sans qu'on puisse comprendre comment, étant donné qu'il n'avait pas d'oreilles. Joe essaya à plusieurs reprises de revenir sur ses pas pour lui faire bouffer son instrument, mais chaque fois qu'il tournait la tête, il manquait de se la faire arracher par les pierres que l'autre empaffé balançait toujours dans sa course effrénée. S'il avait encore eu dans son corps du sang à verser, la note de pressing pour son chapeau et son manteau d'un autre âge aurait été au moins aussi élevée que le budget des Cinq Étoiles en couches taille adulte.
Le manège dura un certain temps, toute l'ascension du Pic de Kila, en fait. Joe en profitait pour jeter de temps à autre un coup d’œil dans les environs, admirant la vue. Un énorme panache de fumée s'élevait de ce qui était ce matin encore le Village des contrebandiers, et qui ressemblait à présent davantage à un couscous magistralement raté qu'à une agglomération digne de ce nom. Le capitaine squelette en fut ravi au plus haut point : son équipage fraîchement établi pouvait déjà se targuer d'avoir accompli un coup d'éclat, et non des moindres. Tout en courant comme un dératé dans son ascension du Pic de Kila, Joe riait à en perdre haleine, offrant un bien curieux spectacle : un sous-lieutenant portant une charmante demoiselle et balançant sporadiquement des cailloux, un squelette hilare qui lui courait après, suivi de près par une espèce d'autiste mal coiffé qui arrachait toujours à son violon des sons que l'on aurait dû bannir de la surface de la Terre. Et le tout s'acheminait vers les hauteurs, en direction d'un sommet enneigé qui flirtait avec les nuages. Le froid commençait à donner à Joe la chair de poule.- Pourtant, je n'ai pas de chair... Comment ça se fait alors ? Est-ce que je suis fou ? Voyons... si je tire un sept de pique, je suis fou.Tout en s'interrogeant à voix haute, le capitaine fouilla sa poche intérieure pour en sortir son jeu de cartes fétiche. Il baissa la tête pour mieux les voir, et c'est là... que le drame arriva. L'un des gadins lancés avec force par Gintoki lui percuta le genou, alors qu'il était trop occupé pour songer à l'esquiver. C'est ainsi que ce cher tas d'os s'étala au sol comme une merde, et j'aurais volontiers utilisé l'expression "cul par-dessus tête" si le squelette avait eu le bonheur de posséder un cul. Sur un terrain plat, cette incident n'aurait pas porté à conséquence, à part une sérieuse perte de crédibilité et un violent coup au moral. Seulement voilà, il n'était pas actuellement sur un terrain plat ; il était sur le Pic de Kila, là où il y avait assez de pente pour qu'on puisse skier sur les genoux. Se ramasser violemment sur un sol aussi incliné n'était donc pas une très bonne idée si l'on ne voulait pas faire chuter l'altimètre de manière drastique. Joe SmökE, l'exception par nature des lois de la vie et de la mort, n'eut pas le bonheur cette fois-ci d'échapper à la règle : c'est ainsi qu'il refit en sens inverse tout le chemin parcouru lors des dernières minutes, beaucoup plus vite et beaucoup plus douloureusement. Pendant qu'il roulait et boulait dans la pente, il ne trouvait rien de mieux à penser que : "J'ai mal au cœur" ; "J'ai les oreilles qui sifflent" ; "Mes yeux vont sortir de mes orbites" ; "J'espère que je ne vais pas me mordre la langue" ; "Je crois que je vais vomir mes tripes" ; "Mon cerveau gardera des séquelles toute ma vie" et autres constats corporels totalement erronés de la part d'un squelette. Il commençait à se demander si sa chute serait éternelle, lorsqu'il rencontra sur son chemin un tronc d'arbre couché qui lui fit office de tremplin ; sa vitesse acquise tout le long de la pente le propulsa dans les airs avec d'autant plus de facilité qu'il était extrêmement léger, puisque uniquement composé d'ossements. Après un départ aérien fulgurant, il commença à se ralentir... et à retomber vers le sol à vitesse croissante.
Enfin, pas exactement sur le sol, à vrai dire. Plutôt sur ce mec, là. Il avait le malheur de se tenir très exactement de dos à Joe, qui tombait vers lui tel un sournois coup de mortier. Le squelette n'eut même pas le temps d'avertir l'homme : à peine avait-il ouvert la bouche, qu'il l'avait déjà impérialement emplafonné entre les omoplates. Le choc avait été violent, très violent : le pirate avait bien cru que tous ses os s'étaient détachés les uns des autres. Et pourtant, ce gars-là ne bougea pas d'un poil lorsque le capitaine s'écrasa dans son dos, comme s'il avait été une statue de granit. Il se contenta d'attendre que Joe se relève péniblement ; puis il se retourna lentement, dévoilant un guerrier redoutable à la virilité jamais égalée dans ce bas monde. En voyant ce visage altier déformé par la rage, et la batte de base-ball en acier qu'il tenait d'une poigne démoniaque, Joe SmökE sut. Il sut que cet homme serait son pire ennemi, son meilleur adversaire, celui qu'il combattrait sans relâche jusqu'à vaincre ou mourir. Il ne pouvait en être autrement. Car ce guerrier, il le devina instinctivement, était de ceux qui ne pardonnent pas. Et sa voix terrible, telle un concert de rugissements venus de tous les animaux, vents et océans du monde, ne put que confirmer ce dont il était déjà certain.
Joe ne put rien répondre. De toute façon, l'homme n'attendait aucune réponse. Aussitôt après avoir parlé, ses muscles d'acier entrèrent en action, et la batte se souleva dans les airs. Le squelette ne bougeait toujours pas. Il n'en était pas capable. Pour la première fois de sa vie, il comprenait ce que signifiait le mot "peur". Lui qui s'était toujours cru capable de dévorer le monde, il prenait conscience qu'il n'était plus à présent qu'un misérable empilement d'ossements tout juste bons à donner aux chiens. Il ne bougea toujours pas lorsque la batte amorça son mouvement de retour. C'était déjà trop tard. Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu esquiver un coup donné avec une telle férocité. L'arme arriva vers lui à une vitesse fulgurante ; et pourtant, il avait l'impression que le temps s'était ralenti tout autour de cet homme à la puissance oppressante. Le métal emboutit l'os avec la violence d'une montagne qui s'effondrerait sur un œuf. Joe s'envola littéralement. Son corps léger partit dans les airs en tournoyant comme un simple morceau de tissu ballotté par le vent. Pour la deuxième fois, il montait le Pic de Kila ; mais par la voie aérienne, cette fois-ci. Le choc avait été assez puissant pour le propulser jusqu'au sommet, que Gintoki venait d'atteindre, toujours poursuivi par le musicien. La voix terrible du guerrier, en bas, devait sûrement porter sur toute l'île de Centaurea, alors qu'il hurlait au capitaine pirate :ON VIENT PAS FAIRE CHIER . . . BERNARD BAGARRE ! Bernard Bagarre. Ce nom se grava dans la mémoire de Joe SmökE pour l'éternité, comme celui d'un homme qu'il combattrait sans relâche. Et pendant qu'il retombait sur Gintoki la mâchoire grande ouverte, il n'avait cure du sabre que l'homme dardait devant lui. Lorsque la tête du Sous-lieutenant s'encastra entre ses dents au moment où il lui atterrissait dessus, il ne pensait qu'à une chose :- Un 'hvour, jfe te tchuerai, Hbernvard Gagarrrgll !
[Ça casse pas trois pattes à Troy, mais faut bien faire avancer un peu ><] |
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