"Deux fois? DEUX FOIS ? MAIS MERDE !"

Deux fois, c'est vrai que ça fait beaucoup quand même.

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Pour ceux qui n'ont pas suivi jusque-là, il est indispensable que quelqu'un vous rappelle les faits. Comme il est très probable que je sois le narrateur, en principe, ça devrait être moi. Mais je préfère exceptionnellement laisser la place à mon ami du jour Antoine Brichou du Périgord, qui vient nous rendre visite aujourd'hui. Ne vous étonnez pas si vous ne comprenez pas, son accent est assez particulier. Surtout pour quelqu'un du Périgord.

Merchich Troyu Franchich. Laychey moi donc vouch rayconteych che qui eyh t'arriveych à Troyu. Vouch vouch chouveney? Il étaich à Chummer Tône un peuch plus tauw eych, comme vouch le chavey, ilché t'attirey quelques chennuis. En eyffffffffay, aprèch avoir foutch le bordel dans chet howteyl, il ch'est enffffffui chur cha barque avekk Tchoe et Lion. Cheulement, alors qu'il feuchait le con chur le batow et regardaich vers l'île qu'il venaich de quittech, il ne che rendit pas compeuteuh que l'embarkachion fonchait droit vers Vinter Heyveuhn. Ch'est ainchi qu'il ch'est retrouvayh ichi. Troyu ! A toi la narrachion !

Merci Antoine. On te repasse la parole plus tard. En tout cas, ça fait bien plaisir d'avoir un guest aujourd'hui, un ami de plus ou de moins, ça ne fait jamais de mal ! Nous disons donc que je me suis crashé une nouvelle fois dans la même journée sur une île. Ce n’était pas la même attention, mais elles étaient quand même vachement proches. Quoiqu'à la différence de l'autre, dans celle-là, il caillait sec. Aussi, et parce que cette fois j'avais froid, j'ai préféré à nouveau quitter le navire. Non pas pour récupérer de l'alcool, vu que j'avais refait le plein sur l'île ensoleillé, mais plutôt pour trouver de quoi voyager tranquille et au chaud. Ouais, ouais, certains diront que je suis attentionné pour mes compagnons de voyages mais faut pas trop s'méprendre. Le truc en fait, c'est que s'ils meurent de froid, je ne pourrais probablement pas déconner avec eux. Et comme on s'habitue à avoir toujours les mêmes personnes avec soi, le fait de devoir changer d'équipage en cas de problème ne m'allait pas vraiment.

Mais c'est seulement arrivé quelques cinq cent mètres plus loin que je pensais au fait que j'étais probablement le seul à crever de froid. D'un côté parce que notre ami squelette n'avait plus à se soucier de la chaleur de son corps, de l'autre parce que la crinière de Lion suffisait largement à sa bonne santé. Au final, j'étais le seul con à cailler sec : un short, une chemise ouverte, des cheveux attachés et des pieds nus, au beau milieu de la neige et de l'air frais, ça ne faisait pas bon ménage. Je décidais donc de revenir sur mes pas quand "Oh ben ça alors !", je m'enfonçais le pied dans la neige. Ch'est vrayh que ch'est pas d'bowlch. Ah bah tiens Antoine, tu tombes bien. Et si tu racontais ce passage à ma place?

Eyh biench, chi tu veuch Troyu Franchich ! Nous dichions donk que ch'est au mowment où Troyu penchait à revenir chur ches pach qu'il ch'enfoncha dans la neiche. Et que ne fut pas cha churprise quand il che rendit compte que che n'eytyit que de l'owch ! Il commencha a etre degoutey parche que depuich pres de vingt anch, Troyu n'avait buch que de l'alcôl. L'owch lui piquait a la bouk... a la bourrr... A la bouche? Oui, merchi Troyu. Et donk, il déchida de che rouler dans la neich parche que c'est rigolo. Troyu n'avait chamais vu la neiche. Entendonch nouch, il avay décha neiché chez lui, cheulement il n'était chamais chorti du bar. Donk chette echcapade sur Vinter Hayveune fut pour luich une tres bonne ekchperienche. Juchqu'a che que le froid eut raichon de lui. Et il chévanouit.

Et oui, merci Antoine. C'est la honte pour moi, mais effectivement je me suis évanoui. C'était en effet une première pour moi la neige. J'aurais préféré apprendre autrement, mais je dois avouer que c'est une expérience sympathique. De plus, le fait de me rouler dans ma tenue pas forcément très habillées dans de la neige, ça m'avait lavé. Je me sentais aussi propre qu'après les rares journées où je me douchais dans le passé. Parce que oui, je me douchais. Pourquoi tu ne te dourrr... doukrr... On remercie tous bien fort Antoine qui nous a bien aidé pour notre histoire d'aujourd'hui. Bravo Antoine ! De riench, à la prochaynech !

...


... Antoine?


...


C'est bon? Il est parti ce con? BAH CE N’EST PAS TROP TOT. Je vous explique. Antoine m'a effectivement retrouvé dans la neige peu après que le froid m'avait engourdi. J'ai donc dû rester chez lui quelques longs moments, le temps de me remettre en forme. Autant vous dire qu'il était insupportable. Et ce jour-là, je n'avais qu'une envie, c'était de partir de chez lui. Il parlait fort, il parlait trop et il voulait tout savoir. Je commençais à perdre patience, d'autant que je savais que mes deux andouilles de compagnons dormaient (ou faisaient autre chose ♥) et qu'il ne fallait pas trop les laisser seuls au risque de... En fait, je ne savais pas trop ce qu'ils risquaient mais on ne sait jamais. En attendant, je devais mettre fin à ma petite entrevue avec Antoine et pour cela, je n'ai trouvé aucun autre moyen que de lui promettre de l'inviter à l'occasion. J'en suis désolé, mes ami(e)s, mais bon, il fallait bien un jour que ça se passe.

J'ai donc brutalement surgit de la maison et me suis mis à courir vers la barque... Mais j'en avais perdu le chemin. Winter Heaven était une grande ville. Froide. Tant par le climat que par l'attitude des gens. Je ne savais pas pourquoi et je ne voulais de toute façon pas vraiment le savoir mais tout de même. Trouver le chemin de la barque me serait difficile. J'ai passé quelques minutes à fouiller le coin avant de ressentir le froid à nouveau. Il était hors de question que je retourne demander mon chemin à Antoine et je me voyais mal parler à qui que ce soit dans cette ville. Et je recommençais à avoir froid. J'aperçu au loin, près d'un hôtel un tas de détritus en train de brûler. C'était comme ça qu'on se débarrassait de ses déchets ici. Je me suis assis contre la façade la plus proche en me frottant les épaules en espérant ne pas être repêché à nouveau par Antoine.

Et je fatiguais.

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Boule de neige ~ »

Ordre de mission, se déplacer, obéir et y aller, docilement, parce que sinon on a des problèmes, parce que sinon on ne pourra vraiment jamais faire ce que l’on veut. Parfois c’était vraiment chiant de faire partie de la Marine, on devait toujours écouter les ordres, les appliquer et traverser à moitié le monde pour régler des problèmes stupides dont d’autres pourraient très bien s’occuper à sa place. On ne demande pas à un sergent-chef de s’occuper d’une petite affaire de vandalisme, on ne lui demande pas surtout s’il faut pour cela qu’il traverse une Blue. Quelle arnaque ! Elle n’était pas montée en grade pour s’occuper du travail qu’on lui fourguait quand elle était moins gradée !
Mais bon, les ordres sont les ordres, et il vaut mieux s’y plier si on ne veut pas finir couvert de chaînes… Parce qu’avec des chaînes partout c’est encore plus difficile de se sentir vraiment libre ! Alors notre jolie Adora elle obéissait, gentiment, en se disant qu’un jour ce serait elle qui donnerait les ordres, ce serait elle qui s’occuperait de tout ça sans qu’on ne lui demande la moindre chose.
Malheureusement le temps n’était pas encore venu, et ne viendrait peut-être jamais, elle avait donc traversé une Blue pour se retrouver à North Blue, sur les Îles jumelles et dans le froid. Ça ne devrait pas être autorisé un froid pareil, surtout quand une demoiselle au corps magnifique qu’elle a l’habitude de découvrir vient ! C’est contre nature de vouloir la faire ce vêtir à ce point.

Et puis poursuivre des vandales, il n’y a pas de sale boulot mais quand même ! ‘’Faut pas abuser. Emmitouflée dans sa grosse veste blanche, se disant que c’était probablement pour cela qu’on les faisait s’habiller de la sorte, pour ne pas qu’on les repère dans la neige… Heureusement qu’ils faisaient des vestes d’uniforme fourrée, sinon ça aurait été la fin.

Ce qui était bien, c’est que les petits abrutis qui s’amusaient à embêter la population, ils n’étaient pas très malins et pensaient que personne ne viendrait les cueillir sous prétexte qu’il faisait trop froid. Il faut dire que ça faisait plus d’un mois que cette affaire traînait, justement parce que personne ne voulait venir… C’était tout à fait compréhensible qu’ils ne se soucient même plus d’être discrets… Sauf qu’ils ne s’attendaient pas du tout à ce qu’une jolie demoiselle vienne s’occuper d’eux pour les renvoyer à leur place, dans un endroit chaud, même si cela semblait dur à trouver ici.

Adora les avait chopés en train de mettre le feu à des poubelles près d’un des hôtels de la ville, elle les avait rapidement envoyés bouler à l’aide d’un coup de pied au cul bien senti. Ils avaient compris que désormais quelqu’un ferait la loi jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’il valait mieux pour eux de retourner dans leur trou.
Parfois la loi elle est franchement sexy, même si on peut trouver ça franchement con qu’elle soit en short sous son manteau avec juste des bas de laine pour couvrir ses délicieuses jambes. Quand on est exhibitionniste, on le reste à vie ! Alors même face à l’adversité on le reste.

Au moins, cette mission plus encombrante qu’autre chose était remplie, elle allait pouvoir rentrer dans un endroit beaucoup plus chaud. Enfin c’est ce qu’elle pensait jusqu’à ce qu’elle remarque le pauvre clochard qui semblait crever de froid, si elle le laissait là comme ça, on allait encore dire que ce sont tous des enfoirés à la Marine, et comme lui avait dit son supérieur : « Il faut faire bonne impression ! ». Notre charmante jeune femme se dirigea donc vers ce pauvre homme en short. Encore un fou, au moins, elle ne se sentait plus très seule à être dénudée, mais tout de même, il devait être franchement dérangé pour ne rien mettre à ses pieds…

Dans un franc élan d’altruisme, elle lui enleva la neige qui commençait à lui recouvrir le visage. De suite elle regretta son geste. Trois mois s’étaient peut-être écoulés, mais elle le reconnaîtrait entre mille cet exhibitionniste qui avait voulu la violer, jusqu’à ce que son cher et tendre supérieur daigne venir la retirer des griffes de cet équipage de dingues.

Elle regarda aux alentours pour voir si elle pouvait partir sans que personne ne la remarque, laissant cet enfoiré crever de froid et se congeler. Le problème, c’est qu’il y avait un problème, il y avait quelqu’un qui lui avait sauvé la vie à Centaurea, une personne qui avait détourné l’attention du révolutionnaire qui avait voulu la décapiter. Personne des membres présents de la Marine n’avait fait cela, elle s’était renseignée, et vu qu’un révolutionnaire ne tirerait pas sur son propre chef, il ne restait que les pirates qui avaient été là sur le moment… Et lui, qui avait étrangement disparu…
Adora le fouilla rapidement, ce qui répondit à ses interrogations, il était équipé pour le tire, elle avait probablement mit la main sur son sauveur et son honneur lui en voudrait éternellement si elle ne lui rendait pas la dette qu’elle lui devait. Le laisser crever ici était une mauvaise chose et le sauver ne réussirait pas à combler tout ce qu’elle lui devait.

Elle se trouvait dans une impasse, elle hissa donc cette saloperie, étrangement beaucoup moins puante que lors de leur précédente rencontre, sur une demie-épaule et le traîna jusqu’à l’hôtel à côté, demandant à ce qu’on lui file une chambre bien chauffée.
A l’entendre, le pirate semblait avoir pris un coup sur la tête ou quelque chose du genre, il parlait de choses incompréhensibles… La belle eut envie de se cogner la tête contre le mur de devoir s’occuper de cette salopette, mais elle devait faire avec, elle lui enleva donc ses vêtements trempés et les mis à sécher avant de l’enrouler comme elle pouvait sous une couette tout près du feu…

Sans avoir le moindre remords pour ce qu’elle allait faire, elle lui balança deux baffes bien senties pour qu’il sorte de sa léthargie.

Adora : « Marre de te voir baver, réveilles-toi saloperie ! On a des comptes à régler ! »

C’est dans ses moments-là qu’elle regrettait d’être gentille, ou plus exactement pas assez méchante. Mais un bon Marine est sensé aimer les autres… métier de merde.

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Lorsque le doigt montre le ciel, l'imbécile regarde le doigt. »

Visiblement il ne se souvenait de rien, il ne se souvenait pas qu’il l’avait sauvée, peut-être que ce n’était pas lui dans le fond, mais dans ce cas-là, qui cela pouvait être d’autre que lui ? Adora le regarda se débattre avec sa fierté, si ce n’était pas lui, autant qu’elle le coffre directement… Mais ce doute qui planait l’empêchait de réagir. Même lorsqu’il s’approcha d’elle, il aurait très bien pu lui sauter à la gorge pour l’étrangler, elle ne réagit pas. Pourtant avec les pirates, on ne sait jamais à quoi s’attendre exactement, un jour il se déshabille avec l’intention de vous violer, le jour suivant ils restent avec leur fierté déplacée parce que vous leur avez rendu un petit service… Pff, c’était aussi cela l’ennuie avec la Marine, une grande partie de la population finissait par se méfier de vous sous prétexte que vous êtes un dictateur, en abruti qui prend les libertés des autres… Ces préjugés étaient étouffants.
Et puis tout ce délire sur leur statut et les inimités qui les liaient par obligation… Les forts vivent et les faibles meurent ? Alors pourquoi l’avoir sauvée, pourquoi ne pas l’avoir laissée crever alors qu’elle était faible face à ce révolutionnaire qui tentait de la décapiter. Il n’y avait que lui qui aurait pu la sauver, lui, cet être actuellement misérablement faible qui se traînait à ses pieds, qui se traînait pour retrouver sa dignité, son indépendance. Il était bien fou, elle aurait pu en profiter. Elle aurait dû en profiter, qui sait combien on lui ferait payer cette occasion qu’elle avait de se débarrasser définitivement de lui.

Elle fixa son doigt qu’il pointait vers son joli front, comme ça elle l’amadouait, comme ça il ne lui devait rien… Mais ne se rendait-il pas compte à quel point elle se sentait redevable envers lui ? Il sortit de la pièce une fois revêtu et de nouveau armé, fermant derrière lui, ne remarquant pas qu’il venait de lui claquer la porte au nez. Et oui, ça fait mal d’être trop longue à la détente, surtout lorsque l’on se prend une porte de plein fouet dans le nez. Notre belle maladroite vérifia rapidement si tout était encore en place, lâchant un ou deux jurons à l’attention de ce petit malin qui avait passablement manqué de la défigurer sans s’en rendre compte.
C’était sans problème qu’elle pouvait se permettre de prendre son temps, vu son état il n’irait pas loin, en voyant le froid dehors il y irait encore moins loin. Il ne serait pas difficile de le rattraper. Il devait être épuisé, il avait cédé à l’appel de l’hibernation trop facilement pour aller bien. Et puis quelqu’un au mieux de sa forme ne se mange pas autant dans le tapis…

Va savoir ce qui l’agitait, on pouvait peut-être appeler ça le complexe du mec sur son cheval blanc. Adora détestait sa faiblesse, presque autant que ce type-là qui n’assumait pas qu’elle ait pu lui venir en aide. Mais bon, les jeunes femmes aiment tous qu’un vaillant jeune homme vienne les sauver sur leur cheval blanc. Même si lui il n’avait pas eu de cheval ni quoique ce soit dans le genre et qu’à la base il avait tenté de la violer… Après, c’était surtout parce qu’elle se sentait redevable qu’elle s’était occupée de lui, sinon elle l’aurait livré dans son bloc de glace.

Bref, elle cavala pour rien vu qu’il n’avait pas eu le temps d’aller bien loin le bougre. Notre jeune demoiselle déploya donc sa couverture pour le remettre dedans, il fallait qu’il se couvre sinon il allait finir par crever cet abruti. En plus, pour le petit coup de main, OK ILS SONT ENNEMIS, qu’elle lui avait donné, lui c’était un bien plus grand service qu’il lui avait rendu.
Donc, elle lui fit une prise de catch pour le coincer dans la couverture et le ramener dans la chambre, en plus il se barrait sans lui avoir laissé le temps de causer c’t’andouille ! Bon, maintenant il lui suffisait de traîner son paquet jusqu’à la chambre pour prendre la peine de lui expliquer pourquoi elle l’avait dépanné et que si elle se trompait, elle allait se servir de cette couette pour le ficeler et l’emmener directement au poste sans se préoccuper plus de son état de santé.
Alors avec son paquet, qu’elle tire comme elle peut parce qu’il ne faut pas abuser mais il faisait son poids le gaillard ! En plus il ne semblait pas du tout apprécier d’être ainsi baladé. En plus on devait se poser des questions sur ce qu’elle faisait, les touristes la regardaient bizarrement, la prenant probablement pour une folle. Elle leur lança de quoi se disculper complètement de tout acte négatif.

Adora : « Non mais il fait toujours ça quand je dois lui couper les ongles de pieds ! »

Elle le traîna donc, espérant que ce serait bien lui qui se taperait la honte et non elle. Parce qu’il ne faut pas abuser non plus, sinon il n’allait que lui apporter des emmerdes. Donc retour à la case départ pour lui, elle le remit sur le lit et cette fois, pour être sûr qu’il ne s’enfuie pas une nouvelle fois alors qu’elle est en train de rester sur le cul face aux actes qu’elle faisait. Avez-vous déjà vu une Marine qui sauve un pirate ? Je ne crois pas non, mais pourtant c’était bien ce qui était en train de se passer. Et là en plus ce n’est même pas un monstrueux fake. Dommage si j’ose dire.

Bref, il ne lui restait plus qu’à déballer son joli paquet tout propre parce que, fait probablement miraculeux, il ne puait plus l’alcool, c’est peut-être ça l’intérêt de la congélation, ça enlève les odeurs…
Ce fut donc ce qu’elle fit, ça aurait pu être son anniversaire, même si elle savait déjà le contenu du paquet ce qui était moins intéressant. Elle le plaqua contre le matelas pour qu’il n’eut pas le temps de lui faire le moindre coup foireux digne du pirate qu’il est et se pencha sur lui, le retenant de tout son poids. Bah oui, elle était peut-être légère en tant que femme, mais soyons réaliste, chaque femme à son poids.

Adora : « Les faibles meurent… C’est bien toi qui m’a sauvé à Centaurea, en considérant que ce qui s’est passé comme étant rien du tout, je te dois encore quelque chose, et je n’ai pas l’intention de te laisser repartir avant d’avoir payé ma dette, je refuse d’avoir une quelconque dette envers une personne dans ton genre. »

D’impassible elle devenait vaguement agressive, c’est fou ce que les femmes ont besoin d’artifices pour cacher leurs émotions, leur sensibilité. Ridicule.

Je la regardais dans les yeux. Et je posais la main sur sa joue.

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Emballé comme un saucisson sec et congelé. Voilà ce que j'étais. Je n'avais pas fait 5 mètres que la demoiselle m'avait rattrapé et m'avait à moitié étouffé dans la couverture que j'avais quittée un peu plus tôt. Bon. Je compris que ma fierté aurait du mal à s'en sortir indemne cette journée-là. Si j'avais pu régler ma dette avec ce connard de périgourdin, voilà que j'étais désormais enfermé, bloqué dans cette chambre chaude avec une damoiselle qui en jette niveau physique et qui commençait à me troubler méchamment. Oui oui, à me troubler. Je m'explique. En plus d'être assez jolie pour je détourne les yeux, voilà que la dame se débrouillait pour m'empêcher de partir. Et je ne voyais pas pourquoi. Elle m'avait sauvé pour se venger de la fois où j'avais tenté de la violer peut-être. Et encore pas tout à fait, hein, oh. J'avais juste montré mon attirail pour voir si elle était intéressée. C'était pas (encore) un viol, hein. Ouais, ça devait être ça.

Quoiqu'il en soit, ma position actuelle ne me plaisait pas vraiment. Et quand je dis "pas vraiment", c'est pas vraiment du tout. J'étais allongé et toujours faible sur ce putain de lit. Trop faible pour la repousser alors qu'elle m'était plus ou moins montée dessus. Je me rappelais alors qu'elle était marine et que ce n’était pas un bon plan de ne pas pouvoir bouger quand on est proche d'un membre de la sécurité des mers. Parce que d'une, ils n'aiment pas les pirates. Et deux, ils les enferment. Et je n’avais pas la moindre envie d'être enfermé : on ne nous file pas d'alcool en taule. Aussi, je regardais autour de moi sans vraiment porter attention à ce qu'elle faisait. Puis, blasé, après qu'elle ait m'ait sorti de la couette et m'avait définitivement bloqué les mouvements, je plongeais mon regard dans ses yeux. J'allais entamer une phrase quand je me souvenais qu'elle était totalement dominante dans cette situation. Je me sentais bien débile et obligé d'écouter ce qu'elle avait à dire avant de tenter d'y mettre mon grain de sel. Avec un peu de chances, mes forces me reviendraient vite.

« Les faibles meurent… C’est bien toi qui m’a sauvé à Centaurea, en considérant que ce qui s’est passé comme étant rien du tout, je te dois encore quelque chose, et je n’ai pas l’intention de te laisser repartir avant d’avoir payé ma dette, je refuse d’avoir une quelconque dette envers une personne dans ton genre. »
"Ah la bonne blague. Je t'ai sauvé la vie en tirant sur cet abruti et tu considères que c'est une dette? Tu ne me dois rien, mademoiselle, comme moi je ne te dois rien. Si j'ai tiré, c'est parce que j'en avais envie. Tu crois que c'était pour que tu me sois redevable? Nan nan. C'était juste pour te sauver. C'aurait été con que tu crèves : t'es censée devenir notre mascotte après tout."

Et en plus, elle parlait presque de la même couleur que moi. J'vous jure. Cela dit, je comprenais pourquoi elle m'avait sauvé la vie désormais. Elle était persuadé qu'elle me devait la vie. Comme moi je lui devais la mienne. Et je sais que ce n'était pas pour me plaire, alors ça ne devait pas vraiment la satisfaire elle aussi. Mais comme je venais de lui dire, elle ne me devait rien. Pas même la vie. J'avais agi par réflexe et il était fort probable qu'au cas où je ne surveillais pas Joe et Lion de loin, elle aurait périt, la tête découpée. Si elle devait remercier quelqu'un, c'était la chance. J'avais juste voulu ajouter mon grain de sel au moment où ça semblait le plus opportun. Je me décrispais alors au fur et à mesure que le temps passait. Au moins, elle ne m'en voulait pas directement et sa pensée expliquait pourquoi elle agissait ainsi. En me protégeant du froid, elle payait sa dette quelque part. Je levais les yeux (super un mur), avant de me détendre complètement en soupirant un bon coup. Bien que la position ne fût pas très agréable à tenir, la chaleur de la pièce, plus la chaleur humaine de la jolie brune commençait à avoir de l'effet.

"Tu sais... Je suis aussi humain que toi. Le terme de personne dans mon genre', tu aurais pu t'abstenir. On a juste fait des choix différents. Les tiens probablement meilleurs que les miens. Mais j'assume totalement ce que je suis et ce que je pense. Je ne t'ai pas sauvé la vie, jeune brune. Mais je peux t'assurer que tu ne dois rien à Troy Francis. Quoi que t'en penses. Du moins, pas encore."

Puis, par surprise, je libérai brutalement ma main gauche de son emprise. Je la regardais dans les yeux. Et lui posa la main sur la joue. Nous restâmes comme ça quelques secondes. Puis j'attrapais son membre qui tenait ma main droite et libéra celle-ci de manière rapide. J'attrapais ensuite ses hanches et commença à rouler sur le côté. Bon, manque de bol, nous sommes tombés du lit, sur le plancher. Et évidemment, c'est moi qui amortis la chute. Bordel de bordel de chiotte. Qu'avais-je donc fait pour mériter cela? En attendant, la situation avait à nouveau changé. Car au lieu d'être allongé sur un putain de lit douillet, j'étais désormais face au plancher, mais dans le dos, écrasé par le corps de la demoiselle qui devait s'être tiré de la situation mieux que moi. J'observais mon fusil quelques mètres plus loin. Bloqué comme je l'étais, il était peu probable que je réussisse à mettre la main dessus. J'étais encore plus à la merci de cette jeune fille dont je ne connaissais pas le nom, à qui je venais de dire qu'elle ne me devait rien. De marine endettée, elle était passée de Marine dominante. Je lui avais offert la possibilité de m'arrêter sans remords. Et à sa place, je ne m'en serais pas privé.

Je ne pouvais plus la regarder dans les yeux. Je ne pouvais plus poser ma main sur sa joue. Et étrangement, ça me manquait.

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Tu ne me dois rien. »

Ça lui avait fait presque mal d’entendre ça, pendant trois mois elle avait admis l’idée de ne pas être toute puissante, de dépendre de quelqu’un de devoir lui rendre service un jour, et ce jour venu, peu importe ce qu’elle devrait faire, elle rembourserait sa dette. Et là tout cela n’était plus, rien tout ce qu’elle avait dû faire entrer dans sa petite tête comme probabilités sadiques et immondes n’étaient rien. C’était un soulagement mais d’un autre côté elle ne pouvait pas dire que ses paroles l’avaient rassurée, parce que chance ou pas chance, il l’avait fait, il l’avait sauvée.
Comment peut-on passer l’éponge sur quelqu’un à qui on doit la vie ?
Et puis, il restait un pirate et les pirates sont bien connus pour leur fourberie, il pourrait profiter d’avoir deux points faibles, lui avoir sauvé la vie et qu’elle ne l’ait pas capturé alors qu’elle en avait l’occasion, pour la faire complètement marcher. Tout cela risquait d’être fortement embêtant si tout continuait de la sorte. Elle devait payer sa dette pour de vrai de sorte à ce que tout soit correctement effacé et qu’ils puissent reprendre tout, en tant qu’ennemis n’ayant rien en commun.

Maintenant qu’il ne puait plus, maintenant qu’on le voyait tout faible, on avait plus facilement envie de le protéger ce vilain petit garnement. Surtout lorsqu’il se laissait attendrir de la sorte, surtout lorsqu’il la fixait ainsi, l’hypnotisant de son regard, la paralysant une nouvelle fois. Il devait peut-être posséder un quelconque pouvoir pour arriver à la figer de la sorte. Elle devait se méfier, elle ferait mieux de se méfier. Mais elle ne tressaillit pas le moins du monde lorsqu’il lui mit doucement sa main sur la joue. C’était bien sûr juste une technique de diversion pour tenter de filer, mais pourtant, alors qu’il aurait une nouvelle fois pu la frapper, la violenter, comme un pirate, quelqu’un sans foi ni loi, quoiqu’avec Gronchubidard Mortiburn la foi avait trouvé une nouvelle identité chez les pirates. Bref, c’était étonnant qu’il ne l’étripe sur le champ et se contente de rouler avec elle sur la couette. Sauf que ce petit malin avait oublié qu’un lit ce n’est pas infini et qu’à un moment ou un autre ils allaient se vautrer par terre.
Visiblement il aimait vraiment beaucoup le sol, ou tout du moins le sol l’aimait. Adora n’avait pas compté le nombre de fois où il avait goûté sa qualité, mais la prochaine fois qu’il serait tenté d’y re-goûter il serait mignon d’oublier de l’embarquer avec lui. C’était chiant.
Bref, au moins il lui servait de coussin, c’est déjà ça de gagné. En plus il avait le fessier confortable le bougre, mais bon, ce n’était pas vraiment le moment d’apprécier la musculature de ses jolies fesses, surtout qu’elle avait dû lui faire mal en s’aplatissant autant sur lui. Faut dire qu’elle faisait encore son poids, elle n’avait pas perdu en quelques minutes.
En plus il semblait encore vouloir fuir le petit malin mais c’était peine perdue, cette fois hors de question qu’il lui file entre les pattes pour lui faire un mauvais coup plus tard, elle se fit donc un plaisir de le serrer contre elle pour l’empêcher de bouger. Il devait prendre ça pour une tentative d’arrestation quelconque, mais ce n’était pas ça, elle voulait juste le payer, comme il se doit pour que son honneur ne puisse supporte de mentir en disant qu’elle avait une dette envers lui.

Adora lui embrassa doucement la nuque, pour la rassurer et lui signifier qu’elle ne voulait pas de mal, elle garda quand même dans sa main serrée les deux autres de ce dangereux jeune homme avant de lui relever la tête en le tenant par la mèche. Il fallait qu’il assume d’être coiffé à la émo, ce n’était pas toujours bon dans un combat.

Adora : « Troy Francis, moi c’est Adora ou Sergent-chef Hyou pour l’officiel. Maintenant, tu vas être gentil et comprendre que je ne te veux pas le moindre mal, à mes yeux j’ai vraiment une dette et la chance n’y change rien, donc tu es gentil et tu me laisses la payer et après on pourra jouer au chat et à la souris. »

Elle se leva de son magnifique siège, le relâchant et se mettant entre son arme et lui, et lui prit la main pour l’aider à se relever, quoique vu son état de mollusque écrasé elle avait dû y mettre toutes ses forces pour le relever. Maintenant, il suffisait de le refourguer dans le lit, ça commençait à devenir une habitude vu qu’à chaque rp elle l’y remet, ou alors c’est lui qui n’aime pas le lit…
Bref, notre grande et jolie brune commençait à avoir l’impression de s’occuper d’un petit enfant capricieux, et ça l’ennuyait plus qu’autre chose faut avouer, elle le prit donc dans ses bras pour gentiment l’accompagner jusqu’au lit, qui était un mètre plus loin même pas, mais quand on est avec un handicapé dans ce genre, ben on l’aide et on fait les choses pour lui. Comme je me tue à vous le répéter, le Marine aide les autres, tout le reste ce ne sont que des salades racontées par la révolution ! Revenons-en à nos deux tourterelles, la plus féminine des deux avait poussé sa compatriote sur le lit avant de lui remonter gentiment dessus, et de lui sourire en lui caressant la joue.
Elle remua doucement les hanches, comme une brave bête face à un nouveau jouet. Ouais en fait c’était ça, elle avait un nouveau jouet et elle jouait avec. Même si ça ne tournait pas encore au sadisme du chat avec le petit oisillon malencontreusement tombé du nid. En plus il n’avait pas du tout l’air d’un petit poussin mais bon, on compare comme on peut.

Bref, telle une chatte devant sa gamelle de bouffe elle ronronnait presque, ayant envie de lui faire des papouilles. Et oui, on aime bien ses jouets en temps normal, même une fois qu’on les a cassé on les aime toujours.

Adora : « Maintenant Chaton, tu vas être gentil et te reposer un peu, en plus c’est avec moi donc ça ne peut être que bien de se reposer non ? Et puis n’oublies pas qu’à mes yeux je t’en dois une, une que je compte régler aujourd’hui même, de quelque manière qu’il soit, enfin plus précisément que tu voudras. »

Elle adoucit sa parole, qui vers la fin perdait de sa gentillesse joueuse par un baiser sur le front du pauvre malade. On ne lui confierait pas nos papys en fin de vie à celle-là !

Têtue. Belle et têtue. Voilà ce qu'était le sergent-chef Hyou. Une femme à laquelle je ne pouvais pas résister. Non pas parce qu'elle me plaisait, oh non. Je n'aurais de toute façon pas pu l'admettre. Sur le coup, je ne pouvais pas lui résister pour deux grandes raisons. La première étant assez simple : j'étais trop faible pour me débattre encore et je n'en avais de toute façon plus l'envie. Cette fille avait décidé qu'elle paierait sa fausse dette aujourd'hui et je n'étais pas en état de me débattre. Une deuxième raison était qu'étrangement, j'appréciais et détestais cette situation. Et croyez-moi, ça ne m'était encore jamais arrivé. Je voulais absolument quitter la pièce et en même temps rester auprès d'elle le plus longtemps possible. Et je ne pouvais assumer que le deuxième choix. Alors, résigné, je me laissais faire une nouvelle fois pendant qu'elle me remettait dans le lit. Je me laissais faire une nouvelle quand elle s'asseyait sur moi en me tenant les mains. Et je me laissais faire quand elle me caressait la joue, de la même manière qu'elle n'avait pas réagi quand je lui avais touché la sienne un peu plus tôt.

« Maintenant Chaton, tu vas être gentil et te reposer un peu, en plus c’est avec moi donc ça ne peut être que bien de se reposer non ? Et puis n’oublies pas qu’à mes yeux je t’en dois une, une que je compte régler aujourd’hui même, de quelque manière qu’il soit, enfin plus précisément que tu voudras. »

Et elle m'embrassa sur le front. Donc en fait... Elle voulait devenir mon esclave pendant trois ans, à qui j'aurais pu demander n'importe quoi qu'elle l'aurait fait. Une marine qu'elle est bien sympathique cette... Hyou, c'est ça? Ouais, c'est ça. N'empêche que la situation manqua de me faire marrer. Il était fort probable que si je n'étais pas crevé comme je l'étais présentement, j'aurais réagis différemment et l'aurait transformé en véritable mascotte de l'équipage. Mais je mets ma réponse étrange sur le coup de la fatigue et du froid. Ca ne pouvait être que ça. Même si ça faisait au moins trente bonnes minutes que j'étais désormais au chaud et que la chaleur corporelle de la demoiselle, doublée de celle de la pièce, commençait à me redonner la pêche. Oui oui, mon corps allait bien de nouveau. Mais pour répondre ainsi, mon esprit ne l'était pas, lui.

"D'une, je ne suis pas un putain de chaton. Je suis un de ces bons vieux corbeaux qui volent au vent quand ils veulent, où ils veulent et avec qui ils veulent. Tu considères donc que tu as une dette envers moi et je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça. Parce que, quand bien même je t'ai (peut-être) sauvé la vie et voulant mettre mon grain de sel dans une bataille qui ne me concernait pas, je te signale que tu me l'as déjà rendu cent fois. Car ouais, tu as peut-être été sauvé par un pirate. Mais aujourd'hui, tu m'as sauvé du froid, que je le veuille ou non. T'as pris soin de moi comme on ne l'avait jamais fait, sans aucune autre raison que celle de laver un soi-disant honneur bafoué. Tu crois que la fierté a quitté qui là? Toi? S'il y a une personne qui doit dire merci ici même, c'est moi. Ta dette, si tant est que tu en avais une, tu l'as déjà réglée. Maintenant, je vais te dire Hyou. Tu es une marine et je suis un putain de pirate. Si tu crois encore avoir quelque chose à me devoir, alors laisse-moi tranquille. Parce que je ne veux pas me battre avec toi pour une liberté que tu es la seule aujourd'hui à m'avoir permis de conserver."

Sur quoi je détournais les yeux de la demoiselle en rougissant. Ouais, en rougissant. Il était rare (si ce n'est unique) que moi, Troy Francis, me lance dans une tirade de plus deux phrases qui ne soient pas axée sur l'alcool. Je ne supportais pas que cette fille se sente troublée par moi parce qu'elle était la seule personne à n'avoir jamais pris soin de la mienne. Et ma fierté avait du mal à s'y faire. Je préférais donc tenter de la jeter tout de suite hors de cette chambre au lieu d'avoir honte encore un peu plus. Honte? C'est ce que je ressentais sur le coup en tout cas. En pas loin de trente années de vie, je n’ai pas laissé une seule putain de personne me piéger dans ce que j'étais. Pour la première fois, mes actes avaient une portée. Pour la première fois j'avais servi à quelque chose en changeant le destin de cette demoiselle et pour la première fois, je devais me défendre de faire ce que j'voulais. A quoi bon? Comment je devais réagir maintenant qu'une personne était liée à moi par quelque chose qui ne semble même exister? Une dette. Quelle putain de notion subjective. Je devais probablement avoir des dettes envers des gens, mais je n'avais jamais pris la peine de les régler car je n'étais pas obligé de le faire.

Mais ici, là, présentement, je ne pouvais pas faire autrement qu'attendre de voir ce qui se passait. Je ne savais pas comment elle réagirait. Mais apparemment, elle ne bougeait pas. Je suis resté en train de regarder le mur d'à côté pendant facilement une bonne minute. Le temps de reprendre mon souffle et de calmer mes idées. Cette fille avait réussi à déranger ma perception de la vie. Et je n'arrivais toujours pas à comprendre comment. J'étais à la fois énervé par le fait d'être ainsi troublé, mais étonnement calme. Puis je reposais mon regard dans le sien. Mes mains bloquées. Mon corps allongé sur le lit, sous le poids de la jeune femme. J'espérais encore qu'elle colle sa main contre ma joue pendant longtemps. Cette douceur qui me dérangeait tellement, mais qui m'empêchait aussi de me sentir coupable. J'ai fermé les yeux quelques instants, puis dans un accès de violence subite, je retirais mes deux mains de son emprise. Si je m'étais salement amoché le poignet, j'étais plus ou moins libre de me défendre à nouveau. Et je me redressais en poussant sur le matelas. Désormais assis sur le lit, la demoiselle toujours assise sur mes jambes, j'entourais de mes bras le corps du sergent-chef. La serrait du plus fort que je pouvais, comme si j'essayais de lui briser le dos. La regardai alors d'un air... pirate.

Mais étrangement, je ne trouvai rien d'autre à faire que l'embrasser.

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Le lit était plus confortable que le sol. Élémentaire mon cher Watson. »

Le lit était confortable, tellement plus confortable que cette saleté de sol. Heureusement cette fois il avait enfin compris qu’ils étaient mieux sur le lit qu’au sol. Pas trop tôt. Par contre c’était dommage, il ne voulait pas jouer avec elle, c’était méchant ça, elle lui avait demandé gentiment, ou plus exactement lui avait donné son statut de jouet gentiment. Raaah les hommes ! Toujours à vouloir clamer leur pseudo indépendance, inconscients qu’ils ont besoin que quelqu’un soit avec eux, surtout si ce quelqu’un à une femme. Lui, d’autant plus qu’il était un pirate, semblait de ce même avis et vu sa manière de s’essouffler vers la fin de sa tirade, il n’avait pas l’habitude de s’exprimer de cette manière, peut-être même de donner son avis. C’est ça de ne jamais s’exprimer quand on n’est pas complètement ivre. Car, sauf erreur de ma part il était à peu près clean. A peu près parce qu’avec les gens de son espèce, on ne sait jamais.
Bref, cette remarque, peu variable des autres ne l’avait pas plus perturbée que cela notre demoiselle. Probablement parce que dans sa petite cervelle de moineau, parce que vu qu’elle était têtue comme un âne sur ce coup-là, on pouvait sans problème dire qu’elle avait un sérieux problème mental. Mais bon, ça reste une femme donc mieux vaut ne pas s’inquiéter et laisser passer ça tranquillement. Bref, elle regardait ce petit pirate bien embêté qui boudait en regardant sur le côté en… Non ce n’était pas une illusion d’optique, il rougissait. Elle manqua de se pincer. Depuis quand un vilain méchant pirate sanguinaire trouvait cela amusant de rougir comme une pucelle devant une demoiselle qui voulait rembourser une dette ? C’était étrange, mais s’en était pas moins marrant. Elle avait envie de se marrer, de se taper une bonne barre qui détendrait l’atmosphère et la calmerait.

Malheureusement, elle n’eut pas le temps de se relâcher qu’il souhaitait reprendre un peu de contenance. Notre jolie brune pria un instant qu’il n’eut pas la mauvaise idée de vouloir retrouver son sol chéri pour qu’elle le remonte dans ce délicieux lit. Heureusement il venait d’avoir un éclat de génie, de nouveau, le lit c’était mieux, c’était plus confortable. Elle l’aurait bien embrassé pour ça.
En revanche, ce qu’il fit ensuite la perturba grandement, quoiqu’il ne faisait qu’affirmer ce qu’il était, un pirate, un être abjecte qui ne pensait qu’à lui, qu’à son intérêt. Elle l’avait bien cherché, elle l’avait provoqué. Mais ce qu’elle voyait dans ses yeux lui faisait peur, elle commençait à avoir confiance en lui, même si elle n’aurait jamais dû. Supposons que c’était le fait de l’avoir trouvé faible qui l’avait familiarisé avec lui. Dire qu’il avait l’air si accessible, maintenant qu’il la tenait fermement, près à lui briser les os et probablement de la tuer au passage, elle commençait à avoir peur, à perdre sa belle assurance. Et puis il la serrait si fort, c’était gênant d’être ainsi tout contre lui, de sentir une respiration qui n’est pas la sienne contre sa poitrine, de sentir en corps étranger qui respire à l’unisson avec soi. Ça faisait si longtemps qu’on ne l’avait pas serrée comme ça qu’elle avait peur du contact qu’il y avait entre eux. Cette peur s’éteignit au moment où ses lèvres touchèrent les siennes, c’était… Non habituel, il n’y avait que cela pour qualifier ce baiser complètement déplacé dans la situation dans laquelle ils se trouvaient. Il faut aussi admettre qu’on ne se retrouve normalement pas régulièrement dans cette situation.

Mais aussi étonnant que soit ce baiser, ce qui étonna le plus notre jolie demoiselle, c’est qu’elle lui rendit, s’agrippant doucement à lui et le serrant fort, oubliant son regard avide de pirate, oubliant qu’il était son ennemi, oubliant qu’elle devait songer, ou devrait un jour songer, à le capturer. Et bien non, notre jolie demoiselle se laissait aller, complètement docile au désir qui naissait sous les lèvres de Troy, elles étaient agréables ses lèvres, aussi improbable que cela puisse paraître elles étaient douces et délicieuses. Son corps s’éveillait doucement, il faut dire qu’elle ne l’avait plus partagé depuis quelque temps avec autre chose que des filles, ces dernières manquant cruellement dans les quartiers généraux de la Marine.
Adora lui caressa doucement la joue alors que de l’autre elle passait et repassait sa main sur le dos de l’homme qui la serrait si fort. Finalement, elle se rendit compte que ce qu’elle faisait n’était pas bien, qu’elle ne devait pas le faire, que c’était contre nature.

Elle le repoussa doucement, écarta sa bouche de la sienne. Mais c’était trop tard, le mal était fait, le rose était monté à ses joues blanches, les colorant délicatement et sa lèvre inférieure tremblait encore d’un désir insatisfait. Si elle avait cru qu’effleurer les lèvres de cet ennemi lui suffirait, elle se trompait largement, car ce même effleurement avait mis le feu à la mèche de ses désirs et il valait mieux qu’elle l’éteigne le plus rapidement possible si elle ne voulait pas tomber plus bas sans qu’il ne la menace le moins du monde.

Notre belle perturbée lui attrapa doucement le visage, l’approchant du sien tout en laissant quelques centimètres entre leurs lèvres. A regret, elle arrêta de les fixer pour plonger ses sombres prunelles dans celles de son interlocuteur, il ne fallait pas qu’elle dévore autre chose que son regard et seulement avec ses yeux.
Après avoir pris une grande inspiration, afin de ne pas balbutier ou quoique ce soit du genre, elle prit la parole, tentant de mettre les choses au clair avant qu’elles ne dégénèrent.

Adora : « Bon, au lieu de jouer comme là, tu vas me dire clairement ce que tu veux pour que je rembourse ma dette, ou, vu que tu considères que je n’ai pas de dette envers toi, ce que tu veux de moi maintenant afin que je te l’offre et qu’à mes yeux je n’ai plus de dette envers toi. Décide toi rapidement avant de me faire changer d’avis et de te traîner au QG le plus proche. »

Bref, une petite menace pour qu’il arrête de l’embêter. Ce qu’elle voulait c’était lui donner quelque chose qui lui permettrait de ne plus se sentir redevable. Enfin, officiellement c’était la seule chose qu’elle voulait, officieusement… Huhu ♥

En tant que concept général, l'amour renvoie la plupart du temps à un profond sentiment de tendresse envers une personne. Mais soyons clairs, ce qui se déroulait à ce moment même dans cette pièce était tout sauf de l'amour. Ce baiser partagé était juste ce qui résultait d'un conflit entre deux ennemis ayant chacun une dette envers l'autre. Comment ça avait tourné comme ça? Je ne saurais vraiment vous dire. Seulement je peux vous garantir qu'à travers toutes mes diverses expériences, y compris celle avec ma propre famille, le baiser que je partageais avec le sergent-chef Hyou fut le premier de ma vie où je ressentais quelque chose. Qu'est-ce que je ressentais? Je ne sais pas. Je n'ai jamais vraiment su. C'était comme un soulagement, une excuse. La seule chose que j'ai finalement retenu de ce court moment de contact entre nos lèvres, c'était l'approbation de la jolie brune. Pourquoi?

Quand elle me repoussa peu après, j'étais totalement perdu dans mes pensées. Si je vous raconte cela de manière claire aujourd'hui, je suis bien incapable de vous expliquer les raisons qui m'ont poussé à faire ce que j'avais fait, ni mon désarroi, ma honte et mon sentiment d'être totalement à côté de mes pompes. Même si je n'en ai pas. J'observais ces joues rosées, ses lèvres tremblantes. J'avais envie de la serrer encore contre moi, parce que pour la première depuis que j'avais quitté mon chez moi, je ressentais l'envie de partager un moment avec une dame. Et pas n'importe laquelle. Je voulais celle qui était actuellement assise sur mes genoux. Je voulais celle qui m'avait sauvé du froid. Je voulais celle à qui j'avais déjà volé un baiser. Mais elle ne le voulait pas. Du moins pas comme ça. Je pouvais comprendre, mais je ne le souhaitais pas. Ses mains sur mon visage, ses yeux dans les miens, elle me fixa d'une manière que je ne connaissais pas.

« Bon, au lieu de jouer comme là, tu vas me dire clairement ce que tu veux pour que je rembourse ma dette, ou, vu que tu considères que je n’ai pas de dette envers toi, ce que tu veux de moi maintenant afin que je te l’offre et qu’à mes yeux je n’ai plus de dette envers toi. Décide toi rapidement avant de me faire changer d’avis et de te traîner au QG le plus proche. »

Apparemment, elle était troublée aussi pour se répéter ainsi. Trois fois le mot dette dans la même putain d'phrase fallait le faire. Et elle était sacrément têtue. Ne pouvait-elle pas oublier cette courte histoire? Ne pouvait-elle pas simplement faire comme si de rien était et survivre avec le souvenir du doux baiser échangé? Dans ma tête, c'est tout ce que je pensais. Je pactisais à moitié avec une marine qui semblait au moins faire de même. Changer d'avis pour m'amener au QG le plus proche, hein? Si sa phrase impliquait quelque chose, c'est que jusqu'alors elle n'en avait pas la moindre intention. Et m'est avis qu'elle ne pourrait pas s'y résoudre si elle tient tant à cette dette qui n'a pas lieu d'être. Que faisait-elle? Se cherchait-elle une raison elle aussi pour aller plus loin sans aucune mauvaise pensée avec la personne que je suis? Stéréotypais-t-elle mon statut de pirate en faisant de moi un assoiffé de sexe comme ce que semblent être une bonne partie des autres? Ce n'était pas tout à fait faux mais j'avais du mal à me résoudre à considérer cela comme ça.

Qu'est-ce qui m'empêchait, hein, de juste lui demander de coucher avec moi? Qu'est-ce qui m'en empêchait alors qu'elle semblait totalement apte à accepter la chose? Peut-être un manque cruel de naturel. Dans ma vie, je n'ai pas spécialement été naturel avec les femmes, le simple fait de coucher avec sa propre famille étant relativement hors normes. Alors pourquoi juste ce putain de jour, je n'osais pas lui dire "Hey, let's have sex, girl !" ? Pourquoi je n'essayais même pas de profiter du corps d'une fille que j'avais juste essayé de violer quelques mois plus tôt ? Je ne sais pas. Le fait de faire d'elle un objet peut-être. Cette phrase plutôt inhumaine qui disait clairement qu'elle était mienne pendant au moins quelques longs instants. Que je pouvais lui demander n'importe quoi. Pourquoi? Quelle étrange demoiselle. Ce moment me laissa perplexe quelques instants. J'eu concrètement le temps de me gratter la joue, de constater que la demoiselle avait la peau vachement pâle en dehors de ses joues, que j'avais sa main dans le dos et que ses yeux me fixaient avec force, puis de la prendre par les hanches et de la déposer près de moi, ailleurs que sur mes genoux. Assise simplement sur le lit par exemple.

Nous étions assis côte à côté désormais. Puis, je détournais le regard du sien avant de refaire ma queue de cheval. Et de m'allonger à nouveau sur le lit, la tête sur le côté pour qu'elle ne voit pas mon visage pensif. Que faire? Elle ne partirait pas sans que je dise quelque chose. Je réfléchissais, ou tentait de le faire plus exactement. Car au moment précis où l'action s'était déroulée je ne pensais qu'à ce qui venait de se passer, à ce qui pouvait se passer... Et j'allais droit dans le mur parce rien ne me paraissait logique. Je n'aimais pas cette fille. Elle m'était pourtant donnée. Elle était mon ennemie et pourtant me proposait à moitié de sympathiser. J'étais attiré par son corps et pourtant répugné à l'idée de coucher avec elle pour simplement payer sa dette. Je me suis camouflé sous la couette pour établir une sorte de distance avec elle et pourtant je voulais qu'elle m'y rejoigne.

Et surtout, j'ai déclaré :

"Si tu veux vraiment faire quelque chose pour moi, va t'en. Tu n'as pas de dette à payer et si tu considères encore que c'est le cas, alors contente-toi de me laisser libre. Contente-toi de me laisser là. Contente-toi de rester loin de ce que je suis. Ton ennemi. Rien d'autre. Ni ton sauveur, ni rien."

Et pourtant je ne voulais pas qu'elle parte.

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Ne m'abandonne pas... »

Ça fait toujours mal d’être repoussée, surtout quand ça vient de quelqu’un dont on ne s’attend pas à quelque chose de ce genre, on espère qu’il va profiter, c’est un méchant donc il doit profiter, mais au final il ne le fait pas, et ça, c’est encore plus horrible, surtout lorsque l’on a tendu cette perche, cette perche pas forcément volontaire pour qu’il la prenne. Dans tous les sens du terme.
Mais nan, monsieur le vilain pirate ne pouvait pas faire un acte négatif qu’il pouvait très facilement mettre sur le compte de son statut. Il préférait faire sa fleur bleue, après avoir joué avec ses mèches rebelle pour parfaire sa coupe de cheveux, comme une pouffe toutes les deux minutes. Nan mais qu’il ne cherche pas à ressembler à une de ces nanas des publicités pour l’Oréal, c’était juste raté. En plus, monsieur la fleur bleue faisait une crise de timidité et se cachait sous la couette, c’était presque une petite pucelle qui n’osait pas dévoiler son beau corps de vierge à l’amour de sa vie. Hum. Elle doutait fortement qu’il soit puceau le petit garnement, même si sa préoccupation majeure était, plus que celle de payer sa dette, de retrouver ses lèvres, ne serait-ce qu’un instant.
De plus, il était vraiment de mauvaise foi, comment pouvait-il se cacher de la sorte, elle se sentait comme une méchante violeuse avec cette histoire, alors qu’il lui avait rendu son baiser, que c’était elle qui avait dû le repousser ? Maintenant elle regrettait d’avoir agi de la sorte, elle voulait qu’il refasse un geste inconsidéré, un geste qui les relierait de nouveau.

Mais cet enfoiré voulait qu’elle se casse, même s’il ne l’avouait en face, comment elle devait le croire et lui obéir s’il ne la regardait pas, dans les yeux. Comment peut-on croire que quelqu’un nous demande franchement quelque chose s’il n’ose même pas nous regarder en face ? Ce n’est vraiment pas quelque chose à quoi on puisse s’accrocher pour affirmer sa détermination et en laisser cette histoire de dette là afin de reprendre sur une meilleure base, une base faite juste de haine et de travail, une simple poursuite de deux ennemis naturels.
Malheureusement, c’était hors de question qu’elle parte là, comme ça, avec juste cette phrase pour ravaler tout ce qu’elle a pu ressentir depuis trois mois et surtout depuis ses dernières minutes. C’était bien trop peu pour la satisfaire.

Alors s’il croyait pouvoir avoir la paix, il se fourrait le doigt dans l’œil, et bien profondément. Elle releva doucement la couette pour voir un peu mieux son visage, lui tournant la tête afin de pouvoir plonger de nouveau son regard dans le ciel. Ce simple contact visuel la rassura et ce fut à son tour de faire un geste flou, inconsidéré. Pourquoi serait-il le seul à faire quelque chose qu’il ne faut pas faire, pourquoi serait-il le seul à faire quelque chose de franchement contre leurs « valeurs » alors qu’elle ne faisait que danser au bord du gouffre depuis le début, sans prendre véritablement d’initiative, se laissant complètement aller au grès des volontés de ce vaurien à qui elle devait la vie. S’il ne disait pas concrètement de quelle manière il voulait qu’elle paye sa dette, elle choisirait toute seule aidée par ce souvenir.
Sur les plages de Centaurea, c’était bien lui qui avait voulu la violer, déballant ses bourses sans la moindre honte. Pourquoi maintenant semblait-il regretter son geste ? Que d’interrogations, mais au moins, une chose était sûre, si cela il l’avait voulu à un moment, il ne pouvait que le revouloir actuellement, surtout après ce baiser qu’il lui avait rendu.
Bref, sa main caressa, sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, la joue de Troy, c’était doux, ça lui avait manqué. Tout doucement, elle découvrit l’ensemble de son visage, la courbe de sa mâchoire, son arcade sourcilière, sans quitter son regard noir du sien, elle caressait, rêvant d’embrasser chaque partie que ses doigts touchaient.

Elle se maudit un instant de bégayer, se maudit de ne pas arriver à garder son assurance intacte face à lui.

Adora : « Euh… Je… Enfin tu… Comment veux-tu que je t’obéisse si tu ne me regardes pas dans les yeux ? Comment veux-tu que je parte si tu n’oses pas me le dire en face ? Si tu tiens vraiment à ce que je disparaisse de ta vie, ou tout du moins de cette chambre, dis-le en me regardant… »

Notre belle demoiselle se mordit la lèvre inférieure, cette fichue lèvre qui ne pouvait s’empêcher de trembler de désir. Elle se pencha et prit son visage entre ses deux mains est descendit ses lèvres pour retrouver les siennes. Mais il ne pourrait pas lui répondre si elle l’embrassait, il ne pourrait pas répondre si elle étouffait ses mots dans sa bouche. Il ne pourrait pas non plus la repousser s’il se perdait de nouveau dans ce baiser.

Adora : « En fait je n’ai pas envie de te laisser répondre, du moins pas par les mots. »

Elle gouta de nouveau à la douceur de ses lèvres, à leur souplesse, elle s’y abandonna doucement, lui demandant par ce baiser de ne pas la repousser, de ne pas la lâcher, juste de lui répondre, du mieux qu’il pouvait.
Elle eut peur de parcourir son corps du bout des doigts, elle eut peur de l’écraser de son poids, il n’était pas bien à la base, et c’était pour le soigner et payer sa dette qu’elle l’avait monté jusque-là, pas pour l’achever et l’écraser. Dommage, ne plus s’appuyer sur ses coudes l’empêchait de l’embrasser comme elle le voulait, de le découvrir vraiment de partout. C’était frustrant.

La belle se glissa donc à ses côtés, passant sous la couette pour se mettre à côté de lui et continuer de l’embrasser, ne tenant plus son visage entre ses mains mais caressant son torse. Du bout des doigts elle découvrait une autre partie, une autre partie qu’elle avait envie d’embrasser.
Cette envie faisait taire cette petite voix qui voulait lui rappeler qu’elle ferait mieux de l’attacher et de le balancer directement en prison. Elle l’étouffa complètement et s’abandonna dans ses lèvres, l’agrippant pour qu’il ne l’abandonne pas, pour qu’il ne la repousse pas une nouvelle fois.
Ses lèvres s’écartèrent un instant des siennes pour essayer de retrouver un semblant de respiration, un simple instant où il pourrait encore la virer de contre lui, un bref instant où elle pourrait se retrouver de nouveau seule, avec cette petite voix qui la pousserait à faire ce qu’elle ne voulait pas faire.

J'étais là, las. Refroidi, acculé dans un lit, bloqué dans une chambre d'hôtel, perdu sur une île enneigée. J'étais ainsi. Que faire? Quoi dire? Je n'avais attendu que son unique réaction et voilà qu'elle venait. Elle m'avait choit moi plutôt que son devoir. Elle avait choisi un pirate plutôt que tous ces autres marines sur lesquels elle pourrait sans aucun doute se défouler. Elle avait préféré gouter de nouveau à mes lèvres plutôt que gouter à sa promotion si elle me ramenait dans les geôles les plus proches. J'étais dangereux. Et face à elle, je n'étais rien. Je ne voulais même pas être quelque chose. Mes forces, je les avais regagnés. Mon corps? Seuls mes pieds étaient encore froids. Mon esprit? Il n'était plus embrumé du tout. J'avais l'esprit clair. En tout cas... Je le pensais. Je tremblotais pourtant. Je tremblotais plus encore qu'après m'être assis dans la neige et Antoine Brichou pourra vous le confirmer. Alors pourquoi je ne voulais même pas bouger lorsqu'elle posa ses mains contre mes joues?

J'étais las, là. Quand elle m'embrassa à nouveau avant de venir se caler avec moi sous la couette, nous rapprochant comme jamais nous ne l'avions été jusqu'ici. Elle lâcha mon visage pour passer ses mains contre ma peau, contre ce que j'étais. Elle m'embrassait. Et je lui rendais. Qu'étais-je? Que faisais-je? Je suis un putain de pirate. Mon seul amour, c'est la bouteille bordel. Même quand j'étais encore dans mon bar je ne ressentais pas cela. Ma sœur? Ma fille? Elles n'étaient rien face à celle-là. Pour la première fois de ma vie on m'embrassait autrement que par principe. Pour la première fois de ma vie je partageais quelque chose avec une femme. Mais qu'était-elle? Une marine ! Une ennemie qu'on avait déjà croisée plus tôt. Juste une jolie femme qui nous avait allumés sans vraiment le vouloir. Oui, je me répète. Encore et encore. Mais il est nécessaire de parfois préciser à quel point quelque chose m'atteint. Car moi... Car moi. Je délaissais mes deux collègues pour elle. Je restais là à partager un moment effroyablement doux malgré nos statuts opposés. Parce que oui. J'étais effrayé. Terrorisé.

J'en avais pourtant connu des déboires. J'ai d'abord failli crever en étant vendu à un illustre inconnu par mon père. Puis j'ai miraculeusement survécu à ma première bataille de bar à la suite de mon premier verre. J'aurais aussi pu être à la place de cet homme qui a sauté à l'élastique sans élastique. J'aurais pu ne jamais rencontrer Patrick et tout simplement mourir d'un des comas éthyliques. J'aurais pu brûler dans l'feu qu'avait déclenché Lion. J'aurais pu louper mon tir à Centaurea et été abattu par les victorieux que je n'aurais alors pas empêché de gagner. J'aurais aussi pu mourir écrasé par un plafond dans un hôtel bidon ou encore simplement tomber dans l'eau et finir noyer. J'ai encore échappé à la mort en restant seul dans le froid tout à l'heure. Et pourtant, je n'avais jamais eu peur de ce qui pouvait m'arriver. Je n'avais jamais vraiment eu peur de quoi que ce soit. Pourtant, embrasser le sergent-chef Hyou fut la chose qui, dans ma vie, me "foutu grave les boules, sa mère sérieux". Autrement dit, ouais, j'ai flippé comme ce n’était pas permis. Et en même temps, c'était la plus belle libération de la frustration de je n'eut jamais vécu. Comme si enfin, je pouvais tout lâcher. Déverser tout mon mal en quelqu'un l'espace d'un court instant.

Puis ses lèvres se détachèrent des miennes. Ses yeux plongèrent à nouveau dans les miens. Où étions-nous? Dans une petite chambre d'hôtel sur une hivernale. Sous la couette. Sa main sur mon torse, la mienne sur son épaule. Mon autre main au-dessus de la couette. J'agrippais ses longs cheveux avec douceur. Je respirais fort alors que nos bouches étaient à seulement quelques centimètres. Non, je ne voulais surtout pas qu'elle parte. C'était elle qui avait fait l'erreur de me rejoindre. Je devais le voir comme ça. Je pouvais le voir comme ça. Peu importe, elle était là, contre moi. Une dernière fois je pouvais m'écarter d'elle. Une dernière fois encore je pouvais rejeter son corps, sa personne et tout ce qu'elle pouvait apporter encore. Mais je ne pensais plus. Je fermais les yeux et posais mon front contre le sien. Nos nez se frottèrent alors que j'entourais ses hanches mon bras gauche et posais ma main droite sur l'arrière de son crâne.

"Je quitte mon statut de pirate pour un temps. Je ne suis plus que le faible bonhomme que tu as décidé d'emmener dans une chambre, Hyou. Je ne suis pas en droit de contester, pas en droit de te repousser. Oublie que je t'ai sauvé. Oublie que tu m'as aidée. Oublie nos situations, oublie notre monde. La seule barrière qu'il y entre toi et moi, maintenant, peut s'effacer si seulement tu décides de l'oublier. Nous ne serons plus qu'amant, pendant un temps. Pendant le temps que tu veux. Je ne veux pas être autre chose maintenant. Nous ne verrons que plus tard ce que nous serons."

Puis je cassais définitivement la barrière entre nos deux corps en attirant une nouvelle fois sa bouche vers la mienne. Nous n'étions plus que deux. Ce n'était ni de l'amour, ni du sexe, ni l'évacuation d'une frustration enfouie. C'était juste bien. Il n'y avait rien entre nous. Il n'y avait plus rien. Je ne savais plus d'elle que son nom, son apparence et le gout de sa bouche. Et je n'en voulais probablement pas beaucoup plus. Je quittais pour la première fois mon statut de rejeté de la société. Ceux qui ne voulaient pas de moi ne m'intéressaient pas. Elle était toute seule à pouvoir me posséder à ce moment précis. Et rien ne pourrait empêcher ça. J’embrassais son âme en prenant possession de sa bouche. Je fouillais de mes mains la moindre marque sur son dos. Je passais mes mains dans ses cheveux pour enlever la moindre poussière pouvant s’y cacher. Puis je me tourner à nouveau vers le côté afin de m’allonger par-dessus la belle demoiselle que je voulais posséder entièrement. Puis j’enlevais le haut de ses vêtements afin de nouveau la regarder droit dans les yeux avant de pencher ma tête en avant pour placer ma bouche tout près de son oreille droite.

"Sois mienne."

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Ce n'est que fiction. »

Finalement ce n’était pas si difficile pour lui de demander à ce qu’elle règle sa dette de cette manière. Notre belle adjudant-chef avait vu juste, la seule chose qu’actuellement il pouvait avoir envie de réclamer pour qu’elle règle sa dette, c’était son corps. Elle lui avait tendu la perche pour qu’il réclame ce qu’il n’osait réclamer, qu’il pense que c’était juste un choix volontaire d’eux deux s’il le souhaitait, pour elle, ce n’était qu’une dette qu’elle réglait. Mais peut-on prendre autant de plaisir à donner quelque chose qui n’est pas censé être consenti ? Même si c’était pour être sûre de ne lui offrir aucune arme à l’avenir, elle faisait cela, elle lui offrait cela, avec beaucoup plus de plaisir que ce que l’on doit ressentir lorsque l’on est redevable à un ennemi.
Il lui rendait ses baisers et rien que pour cela elle serait prête à lui offrir de nombreuses nouvelles fois sa dette, de devoir la régler un nombre incalculable de fois. Encore et encore.
Ses mains qui la caressaient laissaient des marques brûlantes sur son corps qui ne pouvait s’éteindre car chaque seconde en contact avec ses lèvres ne faisait qu’attiser le feu qui brûlait en elle. Comme une débutante se laissant trop aller aux jeux de l’amour et de la séduction, elle haleta doucement les rares instants où il lui permettait de reprendre son souffle.

Sa conscience voulut qu’elle l’arrête alors qu’il commençait à la déshabiller, une autre voix lui rappela ce qu’elle devait à cet homme pour faire taire la première. Enfin, une nouvelle voix étripa les deux autres, ordonnant ce corps de se laisser faire et de répondre à ce désir qui la dévorait. Ce n’était même pas la peine que ce débat interne eut lieu, Adora avait déjà fait son choix et dans un geste de pure timidité, qui ne correspondait pas du tout à sa personnalité habituelle, elle cacha sa poitrine en rougissant, presque honteuse de ses formes ainsi dévoilées. Une exhibitionniste gênée, un bel oxymore.

Troy Francis : « Sois mienne. »

Ces deux mots excitèrent deux pensées contradictoires, deux pensées qui allaient se battre pour avoir le monopole du corps. L’une voulait qu’obéir, l’autre réagissait à cela comme à une menace, une attaque pour la prendre par les sentiments et faire ce qu’il voulait d’elle ensuite.
C’était dur, de lutter contre le corps et contre l’esprit, parce que l’impertinence n’acceptait d’être ainsi domptée par seulement deux signifiants, seulement deux petits signifiants. De plus, un pirate ne peut-être romantique de la sorte, il est méchant, fourbe, manipulateur. Et notre délicieuse jeune femme, malgré tout ce qu’elle pouvait prétendre, était dangereusement sensible. Il fallait qu’elle fixe des règles, des limites à cet échange avant de devenir complètement dépendante.

Adora : « Juste pour cet instant, qui ne durera malheureusement jamais éternellement. »

Le tout semblait parfaitement tiré d’un mélodrame quelconque et particulièrement ennuyant, mais ce n’était pas vraiment ce qu’on puisse appeler quelque chose d’ennuyant d’être dans ses bras. Par ces mots, elle ne l’avait pas repoussé, elle en était bien incapable, elle avait juste confirmé ce qu’il avait dit plus haut, juste un instant il allait s’abandonner, tout oublier, juste à présent, après, tout redeviendrait comme si c’était leur première rencontre, comme s’il ne s’était rien passé.

Toujours rougissante, elle prit le visage de Troy entre ses mains, lui caressant doucement la joue pour attirer de nouveau son visage au sien. Elle le sentait plus fort, plus déterminé que précédemment, où il ne faisait que se laisser aller. C’était plaisant de ne plus avoir cette horrible impression de le forcer. Tant bien que mal elle entreprit de lui enlever sa chemise, une nouvelle fois, mais cette fois ce n’était plus pour qu’il évite d’attraper la mort, c’était pour pouvoir colle sa peau nue contre la sienne. Elle sentait leurs deux cœurs battre à l’unisson, suivant les mêmes dérives sous leurs baisers. Car oui, elle avait directement retrouvé ses lèvres après l’avoir dévêtu, elle ne pouvait plus s’en passer depuis qu’elle avait commencé.

Ce n’était pas de l’amour, ce n’était pas que pour le sexe ou que pour une dette, c’était juste un échange qui se passait correctement, juste deux corps correctement compatibles qui échangeaient. Rien de plus et surtout rien de moins. La belle s’accrocha à lui pour ramener son corps tout contre le sien, continuant de le déshabiller pour pouvoir sentir sa peau complètement nue sous ses doigts. Elle se glissa doucement sous lui, l’embrassant doucement, suivant le dessin de son torse des lèvres et du bout des doigts caressant les muscles de son dos. Elle les sentait remuer sous la peau et les serrait plus fort à chaque fois qu’ils tressaillaient doucement lorsque qu’elle déposait sa bouche, encore et encore, le long de sa cage thoracique.
Sa peau n’était plus glaciale, il devait avoir repris aussi ses forces, si à un moment ou un autre elle voudra tenter de se soustraire à cette étreinte, elle n’y parviendra plus. Mais peu importe, c’était sans importance maintenant, elle réglait sa dette, elle était donc à lui, autant de temps qu’il le voudrait, mais une fois qu’ils s’écarteraient vraiment, elle partirait sans se retourner.
Actuellement, elle se contentait de le dévorer, de goûter de partout à son corps intégralement nu. Plus la moindre odeur d’alcool ne s’échappait de lui, il sentait le propre, presque bon même, il avait juste une odeur, une odeur non souillée par l’alcool, son odeur à lui dont elle commençait à s’imprégner totalement.

Sa chair l’attirait, elle planta doucement ses dents dans son cou, lui faisant peut-être mal, mais elle n’était que portée par un désir de le connaître entièrement, de le goûter entièrement, et peu importe s’il n’appréciait pas ce genre de pratique, il devrait faire avec. Mordre son amant était pour elle une certaine preuve d’affection, c’était juste cela, de l’affection. Et c’était tellement incongru dans tout ce qui les liait, tellement déplacé que ça ne pouvait être vraiment cela. On n’éprouve pas d’affection pour quelqu’un qui peut nous faire du mal. Tout cela, c’est fictif.

Il est souvent préférable de ne pas être explicite. Dans le cas d'une personne qu’on n’apprécie pas par exemple. Lui dire en face ce qu'on pense de lui n'est pas toujours une très bonne option pour conserver une certaine entente entre les deux. Quitte à créer un froid. De la même façon, mieux vaut ne pas exprimer à quelqu'un des évènements qui sont censés rester cachés. La vision que les gens se font de vous peut alors être changée. Ou encore, dans un cas très simple : si lorsque vous avez bu beaucoup d'alcool et que vous vous exprimez encore de manière explicite alors c'est mauvais signe car vous êtes sobres ! Il est donc urgent de continuer de boire encore. Si dans le cas présent, je ne voulais pas dire exactement au sergent-chef Hyou ce que je pensais d'elle, c'est parce que j'avais particulièrement peur de ce qu'elle pouvait déduire de mes paroles. Même si de toute façon, je doute qu'on puisse en déduire quelque chose.

Qu'est-ce que je pensais de Hyou? C'est bien simple. Au fur et à mesure que se multipliaient nos étreintes, au fur et à mesure que nous nous embrassions de plus en plus intensément, ma vision du sergent-chef changeait du tout au tout. Elle n'était plus la marine coquine et allumeuse que j'avais seulement connue. Elle n'était plus la fille qui voulait bêtement payer une dette qu'elle avait déjà effacée plusieurs fois. Elle n'était même plus la jeune femme qui restait étonnement discrète quand j'enlevais le haut de ses vêtements. Elle était juste l'unique et seule femme que j'adorais à ce moment précis. Elle était toutes mes pensées, toutes mes envies et ce dans le long temps où nous commencions à étudier chacun nos corps. Alors qu'elle me mordait le gout, j'adorais le frottement de ses dents contre ma peau. Au moment où je lui caressais les jambes, ses frémissements au creux de mes mains m’émerveillaient au plus haut point. Je caressais son doux ventre et l'embrassait tantôt, entendant le bruit de ses entrailles. Ce que je pensais de Hyou, là, à ce moment précis, c'était une seule et simple chose. Elle était mon amante pour tout le temps que je le désirais. A moi et moi seul.

Je partageais avec cette femme quelque chose qui était en même temps incroyable et terriblement banal. Et je ne pouvais pas vraiment me permettre de m'en plaindre, ce que je ne fis pas. Quelle que soit la façon dont elle, elle me considérait, je ne m'en préoccupais. Elle avait choisi de rester plusieurs fois malgré le fait que je l'avais repoussée plusieurs fois déjà. Elle n'était plus animée du désir de payer sa dette depuis longtemps, c'était clair et net. Alors que je libérais sa poitrine et que j'apercevais à nouveau rougir la demoiselle, je réfléchissais au pourquoi du comment. Rien n'était logique. On ne pouvait pas en arriver là, jamais. Pourtant c'était ce qui arrivait. Mon cerveau pensait tout seul alors que mon corps me désobéissait. Je la regardais avec tendresse allongée sur le dos, alors que je lui grattouillais le ventre avec ma main gauche et que j'avais ma main posée sur son front avec la droite. Puis je me penchais à nouveau vers elle pour lui embrasser toutes les parties du visage. Je l'entendis rire alors que ma langue lui chatouillait l'oreille et m'en suis réjoui. Mon cerveau avait la confirmation qu'il voulait : elle prenait du plaisir à être avec moi elle aussi. Alors j'ai arrêté de penser.

Elle était la fleur qui m'avait recueilli au milieu de la neige. Elle était le fruit au milieu de la liqueur. Elle était la balle qui restait dans mon fusil. Elle était mon unique dans le grand amas de peuple. J'ai connu des gens dans ma vie et j'en connaîtrais surement d'autres. Pourtant, je peux vous assurer une seule et unique chose : le sergent-chef Hyou était la seule et unique personne que j'ai toujours voulu posséder. Ce n'était pas de l'amour, non. C'était tellement différent. Il y avait d'un côté ceux qui ont influé mais que je n'ai jamais considérés comme des gens importants dans ma vie, comme Patrick ou ma sœur. Il y a ceux avec qui je partageais ma vie, mes déboires mes rigolades et toutes les conneries que j'aimais dans ce bas monde. Ceux-là se comptaient sur les doigts de la main, mais vous savez déjà de qui je parle. Et il n'y avait qu'une personne avec qui j'avais pu abandonner tout ce que j'étais pour simplement devenir une vague au milieu d'un océan. C'était elle. Alors que je l'embrassais encore et encore, que je caressais son corps en long, en large et en travers, mon esprit n'était plus obstrué que par une seule image : la sienne.

Je prenais une nouvelle fois son cou entre mes mains. J'embrassais une nouvelle fois son front et je sentais une nouvelle fois le contact de sa peau, de sa poitrine, de ses mains et de ses lèvres sur les miennes. Je m'allongeais par-dessus la belle avant de rouler un peu sur le côté. Je la regardai dans les yeux quelques secondes encore sans plus bouger, cherchant en eux l'approbation de ce qui allait et pouvait se passer. Son regard ne mit pas longtemps à me confirmer qu'elle était tout à fait d'accord. Je lui souris une nouvelle fois. Embrassai son corps progressivement en partant de la tête jusqu'à arriver au bas de son ventre. Je lui enlevai avec douceur ce qui restait de ses vêtements avant de me déshabiller à nouveau. Je nous recouvrai totalement de la couette et fermai les yeux en m'abandonnant à la jeune femme qui partageait ce moment avec moi. Mais avant qu'un pervers tente de savoir ce qui allait désormais se passer... Avant qu'un quelconque voyeur n'imagine quoi que ce soit en lisant ce que j'écris... Je préfère vous le dire encore une fois. Ne croyez pas qu’il vous sera possible de profiter de ce que je vivais avec le sergent-chef plus que ce que je vous ai déjà dit. Car oui, messieurs-dame.

Il est souvent préférable de ne pas être explicite.

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Quand on est con, on parle en rose bonbon. »

Tout son corps la brûlait, et la chaleur de la couette n’en était pas seulement la cause, ce contact l’avait touchée au plus profond d’elle-même, rien à voir avec toutes les étreintes qu’elle avait eues précédemment, celle-là avait eu le goût de celles éphémères que l’on veut faire durer éternellement. Elle glissa le bout de son nez de sous la couette pour goûter un peu à l’air plus frais du dehors, elle sentit les bras de Troy, l’enserrant toujours pour la garder contre lui.
Tout doucement, elle referma les yeux, plus que satisfaite. Une dette en moins, que c’était bien de ne plus se sentir endettée. A cette pensée, elle sentit une larme perler doucement, s’accrocher au bord de ses cils avant de glisser le long de son nez et de s’écraser sur les draps. Cette idée de ne plus avoir de dette envers lui l’avait faite pleurer, c’était étonnant, inconcevable. Comment quelqu’un peut-il se sentir s’il était redevable à une autre personne ? Elle aurait dû être juste joyeuse de cet élan qu’elle allait pouvoir prendre, sans cette fâcheuse idée que plus rien ne pourrait la freiner. Elle était libre mais d’un autre côté, elle sentait son cœur se serrer. Quelle atroce sensation, elle retourna doucement sous la couette, se plaquant contre le torse chaud de son ennemi, des mots lui brûlaient les lèvres, des mots le priant de continuer de la serrer aussi fort. Pourtant elle ne le fit pas et se contenta de goûter une dernière fois à la chaleur de son corps, de cette étreinte, avant de relever doucement, émergeant de sous la couette, un peu décoiffée et un air un peu fatigué sur le visage. Ils avaient dormi ? Son regard divagua vers une fenêtre qu’il lui confirma que le jour avait avancé…
Elle avait donc dormi dans ses bras ? Cette pensée la perturba, ces instants avaient été trop courts et tellement longs à la fois. Elle ne faisait plus la différence entre l’un et l’autre.

Adora s’était glissée vers le haut des bras de l’ivrogne, elle lui caressa doucement le visage pour le réveiller, réveil beaucoup plus doux que le précédent, et sûrement moins efficace. Heureusement elle ne perdit pas patience et ne le frappa pas cette fois, elle se contenta de lui pincer doucement la joue avec affection. Tant qu’elle serait encore dans cette chambre elle aurait le droit de lui témoigner de l’affection, après ce serait fini, complètement fini.
Et cela serait dommage, enfin peut-être dommage, pour ne pas dire que ce ne sera pas dommage du tout ou plus exactement que cela ne pouvait être dommage. Ça n’avait juste pas le droit de l’être. Donc ça ne l’était pas. Logique non ?

Bref, l’endormi se finit par sortir des bras de Morphée pour se trouver dans ceux de notre jolie demoiselle qui le chopa sur le fait par un baiser. Comme quoi elle était un réveil-matin, d’humeur et de délicatesse variable, qui pouvait être pas si mal que ça. D’un geste vague, elle fit passer ses cheveux par-dessus son épaule pour qu’ils arrêtent de l’embêter, elle prit alors la parole, sa voix lui semblait un peu rauque à sa propre oreille, elle avait soit dû trop l’utiliser ou au contraire pas assez… Elle n’arrivait plus à retracer tous les détails avec exactitude, ce qui lui restait c’était ce contact intense qui commençait déjà à lui manquer.

Adora : « Maintenant je ne te dois plus rien… »

Elle lui posa un doigt sur les lèvres pour l’empêcher de répliquer son charabia habituel, comme quoi elle ne lui devait rien etc.

Adora : « Mais au final, je n’ai pas fait ça que pour régler ma dette il semblerait… »

Un sourire lui monta aux lèvres, illuminant un peu son visage, elle lui redéposa un doux baiser sur les lèvres, se retenant de l’entraîner vers d’autres sortes d’étreintes, elle n’avait pas envie de sortir de cette pièce, elle n’avait pas envie qu’il en sorte. Jusqu’ils restent là au lieu d’en rester là. La belle, pas au meilleur de son apparence le serra doucement dans ses bras avant de recommencer à l’embrasser, un peu trop fiévreusement à son goût, mais que pouvait-elle y faire s’il avait encore de l’envie pour lui en elle qui n’avait pas été assez assouvie.
Elle sortit du lit, tremblant sous le froid auquel elle ne s’attendait pas, elle prit ses sous-vêtements pour se rhabiller un minimum, ça redevenait gênant à ses yeux qu’il puisse voir tout son corps aussi dévêtu.

Alors qu’elle était debout et se penchait pour récupérer ses dessous, une perle coula doucement le long de sa cuisse, elle n’y prit pas garde et cacher un peu son adorable fessier sous un petit bout de tissus avant d’enfiler rapidement son tee-shirt. Rien de plus, juste assez pour qu’il ne puisse plus la voir aussi nue, aussi vulnérable dans un sens.
On toqua à la porte, et elle rougit subitement, écartant Troy d’elle soudainement, de peur qu’on la prenne en flagrant délit de laisser-aller.

La porte s’ouvrit sans qu’ils aient le temps d’empêcher quoique ce soit, et encore moins de se revêtir de manière à être un minimum décent. Plusieurs hommes entrèrent, visiblement très contents de les avoir surpris de la sorte, ou tout du moins de l’avoir surprise elle. Adora, elle, mit un petit moment à comprendre qui ils étaient, faut dire qu’elle n’avait pas fait trop attention à qui elle bottait les fesses. Surtout qu’eux n’étaient qu’un prétexte pour justifier sa présence sur les lieux, même si ça on ne leur dira jamais. D’autant plus qu’ils commencent à avoir un minimum d’influence sur le rp.

Bref, le gars la remarqua au premier coup d’œil et fit une grimace satisfaite de la surprendre ainsi désarmée et surtout aussi peu vêtue, il l’apostropha joyeusement.

Type étrange n°1 : « Eh la minette, cette fois on t’a retrouvée et tu vas prendre cher pour nous avoir ainsi humiliés, tu vas le payer devant ton p’tit copain ma mignonne. »

Adora eut envie de se curer le nez avec un certain manque de classe, puis se rappela qu’elle était une femme et qu’elle se devait de rester au meilleur de son apparence et ne pas se comporter de la sorte. Hum, elle se contenta de bailler avant de les ignorer royalement et de se tourner vers Troy.

Adora : « Bon, eux tu peux les remercier dans un sens, j’serais pas là s’ils n’avaient pas voulu faire les petits malins, sérieusement se sont des lavettes. »

J'eu envie de me curer le nez avec un certain manque de classe, puis je me rappelai que j'étais un homme, pirate qui plus est, et que je devais penser à retrouver le pire de mon apparence et donc de me contenter de la sorte. Je m'exécutai donc, ce qui ne m'empêcha pas de bailler ignorant royalement les bonhommes et poser mon regard sur elle. Comment ça, j'ai pompé le début de mon post sur la fin du sien? Mais n'importe quoi les gars. M'enfin, si vous préférez, on peut retourner un poil en arrière.

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Les rêves sont parfois étranges et dépendant généralement de ce que vous avez fait juste avant de dormir. Je vous préviens tout de suite, celui que je venais de faire n'avait absolument aucun rapport avec le fait que j'avais fait l'amour au sergent-chef Hyou juste avant de pieuter. Non, j'avais simplement rêvé d'un petit ver qui rentrait du un tuyau bizarre avant de tomber nez à nez avec un œuf et de rentrer dedans. C'est monstrueusement con un rêve et celui-ci n'échappait pas à la règle. Aussi, lorsque la caresse de la demoiselle m'extirpa de mon sommeil (plutôt léger, certes), je fus plutôt rassuré. Quand ce furent ses lèvres qui arrivèrent à ma bouche à mon réveil plutôt que l'une de mes nombreuses bouteilles d'alcool, je ne pus que lui rendre la douceur qu'elle m'offrait. Puis elle posa mon doigt sur ma bouche alors qu'elle me racontait ses salades. Car oui, cette jeune femme racontait des salades. Je le savais déjà depuis bien longtemps qu'elle n'avait pas fait que payer sa dette un peu plus tôt. Elle m'embrassa deux nouvelles fois alors que mon sourire irradiait mon visage. Pour l'une des première fois de ma courte vie, je n'avais pas besoin d'alcool au réveil. J'avais déjà tout ce que je voulais.

Elle quitta le lit, me laissant en proie à un manque soudain. Elle avait passé plusieurs heures à dormir au creux de mes bras. Elle m'avait envahi totalement à chacun de ses baisers. Elle m'avait volé une partie de moi en un trop court moment. Je me suis tourné vers le côté et posai la tête sur ma main, admirant ses belles formes et tout ce qu'elle était naturellement. Elle renfila son T-Shirt et alors qu'elle passait ses cheveux en dehors du col, je comprenais que je l'avais lâchée. Je n'aurais peut-être pas du mais c'était hélas inévitable. Le moment d'intimité que je venais de partager avec le sergent-chef Hyou était terminé, quoiqu'on en dise, quoiqu'on en pense. Je tentais de me rappeler tant bien que mal ce moment mais déjà il disparaissait de ma mémoire. Mais les faits s'évanouissaient dans mon esprit, il y avait une chose que je savais ne jamais oublier qui se dessinait dans ma tête. Plus que le rapport qu'on avait, plus encore que le nombre incalculable de baisers que nous avions échangé, je savais que je me rappellerais à jamais de ce moment comme étant le jour où une personne avait vu en moi.

C'est seulement plus tard que je me souvins en détail de cette journée et ai repensé à toutes les situations impossibles auxquelles nous serions confrontés. Elle était mon inverse. Et pourtant, je pouvais dire après ce qui s'était passé que nous avions tout partagé. Il n'y avait pas besoin de mot, il n'y avait pas besoin de savoir. Le temps que j'avais passé dans ses bras avait suffi à la connaître. J'étais allé au profond d'elle et elle au profond de moi. Au sens littéral aussi, mais BORDEL ce n'est pas la question. En tout cas rien ne pourrait changer cela. Alors comment serons-nous? Il était inévitable qu'on se recroise un jour. Il était inévitable qu'on doive se battre entre nous. Le monde est cruel. Si une chose m'avait rendu amer à ce moment précis, c'était bien celui qui faisait de moi un pirate. Toutes ces circonstances pourries qui m'ont poussé vers ce qu'on considère comme le mauvais chemin et que j'assume pourtant comme étant le mien. La vie nous rassemblerait encore une fois. Et cette fois-là, nous serons ennemis. Tout comme nous serons à nouveau ennemis une fois sortis de cette putain de petite chambre d'hôtel. J'aurais préféré que cette chambre soit le monde et que le monde soit à moi. C'était pourtant impossible. Et je m'énervais de ça alors que je m'émerveillais pour une dernière fois ce jour-là devant le corps de la demoiselle. Ce fut à ce moment-là qu'ils entrèrent.

« Eh la minette, cette fois on t’a retrouvée et tu vas prendre cher pour nous avoir ainsi humiliés, tu vas le payer devant ton p’tit copain ma mignonne. »

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Vous voyez pourquoi je me suis curé le nez maintenant. Nous n'étions plus deux. Je redevenais le pirate idiot et indélicat que je me devais d'être, même si ce changement de comportement fulgurant m'aura surement fait descendre dans l'estime de la belle. Mais elle devait le savoir. Face aux autres, elle n'était plus mienne. Elle redevenait la marine qu'elle a longtemps été. Mais la situation ne me plaisait pas. Je voulais prendre le temps de lui dire au revoir comme il se doit. Je voulais qu'elle m'appartienne encore un court instant. Alors l'arrivée de ces abrutis dans la chambre m'exaspérait clairement. Aussi, j'attrapai mon caleçon et mon short qui trainaient au coin du lit et les enfilai vite fait bien fait. Sans jeter ne serait-ce qu'un coup d'œil aux bonhommes qui étaient rentrés, je me dirigeais vers mon fusil et fouillais dans la sacoche qui pendait à lui. J'en sortis la bouteille de bière vide que j'avais avalée dans le bateau. Je me détendais ensuite le coup avant de m'approcher de Hyou. J'attrapais la demoiselle par les hanches en la serrant contre mon torse toujours nu avant de parler aux andouilles, sans même prendre la peine de les regarder.

"J'vous préviens les gars. Elle, c'est ni une minette, ni ma copine."

Je lâchais alors le sergent-chef pour faire un pas dans la direction des bonhommes.

"Cela dit, si vous comptez y toucher, va falloir qu'on s'explique."

Je continuais d'avancer en faisant tournoyer la bouteille vide dans ma main.

"Car si vous lui cherchez des crosses, je serais pas ok."

Je relevais alors le visage sur le type qui avait parlé et le fusillai du regard, tout en stoppant la bouteille pour la tenir par le goulot.

"Et tu sais pourquoi?"

Et alors qu'il s'apprêtait à répondre je lui écrasai la bouteille contre la face. Elle se fendit littéralement sur son front et les éclats de verre volèrent à travers la pièce. L'un d'eux me coupa d'ailleurs légèrement la joue, mais peu m'importait. L'homme s'effondra de tout son long en arrière, le visage ensanglanté, hors de danger pour au moins un bon moment.

"PARCE QUE JE SUIS UN PUTAIN DE PIRATE !"

Je lâchais le goulot et transperçai les autres types du regard. Ils ne mirent pas longtemps à fuir. Puis je poussai un long soupire désabusé avant de retourner auprès de ma belle. Je lui caressais la joue avec mon pouce, paume derrière l'oreille et lui adressai un sourire triste.

"Je suis désolé belle dame, mais je suis comme ça en dehors de cette chambre. Quoiqu'on ait vécu en commun, il y aura toujours ça entre nous. Cela dit... On peut imaginer que ces types t'aurais peut-être tués si je n'avais pas été là, non? Alors... "

J'adressais un dernier baiser à la belle demoiselle. J'y mettais toute mon âme. Tout ce que je ne pourrais plus être en sortant de cette pièce. Puis j'allais chercher le reste de mes affaires. Et je finis par simplement m'asseoir sur le lit. Là où tout semblait avoir commencé entre elle et moi. Et je tournais les yeux vers elle en rigolant.

"Alors j'suppose que t'as de nouveau une dette envers moi. Quel dommage. Va falloir la payer un jour."

«Sea, sex and... Snow ?»

GLACIAL !


Feat Francis Troy

« Dommage. »

Hum, finalement, elle n’avait même pas eu besoin de faire quoique ce soit pour se débarrasser de cette bande d’abrutis finis. Son charmant compagnon c’était fait le plaisir de boire un coup, ce qui avait dû lui manquer étant donné qu’il est un sacré ivrogne. Il montra aussi au passage qu’il était un grand vilain pirate qui n’avait pas pu s’exprimer correctement depuis un bail. Concrètement il se soulageait tranquillement, ce qui devait sans aucun doute lui faire du bien. Et la manière qu’il avait eu de l’attirer à elle pour marquer un semblant de propriété face à ces débiles lui avait donné envie de s’offrir de nouveau à lui. Et puis, même si elle n’avait rien à craindre d’eux, c’était tout de même amusant de le voir la défendre sans raison, mais bon, faudrait qu’il arrête de la croire si faible que ça, c’était vexant…
Elle le regarda donc joyeusement massacrer le ridicule chef de bande et faire peur à ses compatriotes en les regardant, abandonnant leur supérieur pour s’enfuir loin d’ici. Au moins le problème devrait être définitivement réglé si elle coinçait le coupable principal. C’était vraiment une bonne journée et c’était dommage qu’elle soit terminée, surtout qu’il s’apprêtait vraiment à repartir, il s’était rhabiller un minimum et s’était réarmé sans prévoir de s’éterniser un peu plus longtemps. Il ricana, se moquant un peu d’elle, comme s’il fallait encore qu’il y ait une dette entre eux pour qu’il se retrouve dans une chambre, close, juste tous les deux, comme si avec ça, c’est-à-dire tout à fait n’importe quoi, elle allait s’offrir à lui aussi facilement ? C’était beaucoup trop. Peu.

Mais ses lèvres, cette manière qu’il avait de s’abandonner quand il l’embrassait… Adora s’était plaquée contre lui en espérant que ce baiser ne finirait jamais, qu’ils ne parviendraient pas à retrouver leur souffle et qu’ils mourraient ainsi, stupidement sans que personne puisse expliquer la cause de leur mort. Au moins il n’était pas encore sorti, il était prêt à sortir, mais il ne l’avait pas encore fait. La belle ignora un instant sa remarquer moqueuse et prometteuse pour finir de se revêtir, enfilant doucement ses bas. Elle aurait froid une fois dehors après avoir passer autant de temps contre sa chaleur. Et cela la ferait penser à lui…
Tant pis.

Elle finit donc de se revêtir complètement avant de le rejoindre, s’installant contre lui et debout entre ses jambes écartées. Elle lui sourit doucement, réclamant un nouveau baiser que finalement elle lui déroba, impatiente qu’elle était de retrouver encore une fois ses lèvres. Elle le serra dans ses bras et il finit coincé dans sa poitrine, probablement à son plus grand plaisir, mais ça, on ne le dit pas non plus.
Dernier élan de tendresse qu’elle devait s’autoriser… Probablement pas le dernier en fait.

Adora : « C’est plutôt toi qui vas m’en devoir une de dette… »

Elle le plaqua violemment contre le lit, même si c’est dur de plaquer violemment sur un lit aussi mou. Elle sortit une lame de sa manche, en se rhabillant elle s’était réarmée elle aussi, elle n’avait désormais aucun scrupule à le menacer de la sorte. D’un geste rapide et mesuré, elle lui traça une deuxième estafilade, pas le moins du monde profonde, sur la joue, juste en dessous de celle causée par le bout de verre. Un sourire se dessina doucement sur ses lèvres quand le sang perla, elle cueillit cette délicate perle du bout de sa petite langue rose, profitant encore un peu de sa peau et de tout ce qui pouvait s’en dégager. Même s’il commençait à de nouveau sentir l’alcool… Dommage, c’était peut-être ce seul rp de sa personnalité qu’elle n’appréciait pas beaucoup, faut dire que les odeurs comme ça ce n’était pas franchement ce qu’il y avait de plus agréable.

Adora : « Maintenant tu me dois de t’avoir sauvé la vie de moi-même, donc j’peux venir dès que je veux la réclamer, et à chaque fois tu pourrais me la redevoir. Beaucoup mieux non ? »

Elle lui pinça le bout du nez et se retourna vers le gros balourd assommé qui traînait dans l’entrée, elle devait vite le ramener au poste sinon il allait se réveiller et elle devrait lui courir après. Un truc chiant quoi.
Ne pas le caresser des yeux sinon elle allait vouloir le caresser de ses mains, ne pas se retourner où elle ne partirait jamais, ne pas parler, ne pas l’entendre, ne pas vouloir encore l’écouter soupirer. Juste l’ignorer, quand elle aurait franchi le pas de la porte, tout serait fini. Elle pourrait enfin se retourner. La belle évita les morceaux de verre au sol, il faudra qu’elle paye la chambre au passage. Quoique ce n’était même pas la peine, l’autre pirate s’en occuperait, ou alors ce serait un nouveau crime à ajouter à la liste de ceux qu’il avait faits. Rien de bien grave en somme. Elle hissa, tant bien que mal, le tas sur son épaule et le traîna.
Elle était si grande et si petite à la fois cette pièce, c’était dur de la traverser, mais une fois le seuil atteint, elle eut un arrêt, c’était quoi ce pas infranchissable soudainement ? C’était vraiment n’importe quoi, elle avait qu’à se casser et tout serait fini. Et il était là le nœud du problème, elle n’avait pas vraiment envie de se casser.

Ne pas se retourner avant de l’avoir franchi le seuil, c’était tout con, tout simple, elle ne reviendrait pas sur cette parole, une fois ce dernier dépassé, il n’y aurait plus rien du tout entre eux. Elle sentit quelque chose lui picoter l’œil, elle porta sa main à ce dernier pour y trouver quelque chose qui la surprit. Elle pleurait. Etonnement elle pleurait. Ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus pleuré.
Elle ne comprenait même pas pourquoi.
Bah, tant pis, ça devait être la fatigue, on pleure quand on est fatigué, c’est normal.

Elle se retourna, une fois correctement sortie, elle le pouvait maintenant non ? Elle le regratta un instant, elle avait oublié cette fichue larme qui commençait à la picoter désagréablement. Bah, au moins elle l’avait vu une dernière fois, dernière vision positive avant de retrouver ses joyeux collègues et de se faire reprendre pour un simple jouet, sans qu’on prenne conscience de ce qu’elle était derrière…
Tant pis.

Quand un moment important de votre vie se termine, il y a un sentiment de déprime qui a toujours tendance à s'installer dans votre âme. Lorsque le sergent-chef Hyou franchit la porte de la chambre après m'avoir une dernière fois embrassé, je me sentais triste. Nous étions liés par la dette que j'avais contractée envers elle et ce n'était pas pour me déplaire. Mais là, maintenant, elle venait de redevenir la marine que je devais fuir. Et j'étais redevenu le pirate libre de tout et de rien. Mon escapade à Winter Heaven allait devoir se terminer aussi vite qu'elle avait commencée. Aussi, je me dépêchai de finir de m'habiller. J'enfilai ma chemise en deux trois mouvements, attrapai mon fusil et la sacoche que je reliai une nouvelle fois à mon dos. Je respirai un grand coup en regardant une toute dernière fois la chambre qui nous avait lié l'espace d'un instant avec la belle demoiselle. Puis je sortis en courant de la chambre, déboulant dans le couloir dans lequel se situait encore la jolie fille, portant tant bien que mal son chef de gang sur le dos.

Je souris en m'élançant vers la sortie. Je n'étais que quelques mètres derrière elle et, en dehors de cette chambre notre accord implicite nous signifiait de ne plus se considérer comme en paix. Si je la croisais, elle ne me ferait pas de cadeau. Elle était mon ennemie. Mais tout cela je le savais pertinemment. Ce ne bloqua pas dans ce que je m'apprêtais à faire. Au contraire même. Car en effet, quand je croisai la belle demoiselle en me courant vers la sortie, je ne privai pas de mettre ma main sur ses fesses avant de lui voler un très court baiser, ce qu'elle ne put vraiment empêcher, le bonhomme sur son dos bloquant pas mal de ses mouvements. Je continuai alors de courir dans le couloir avant de me retourner vers elle avec un sourire vainqueur.

"Owh, désolé jeune demoiselle ! Mais je suis un hors-la-loi et je fais ce que je veux. Tu t'es fait embrasser par un pirate, ma fille ! LA RISEE DE LA MARINE ! CROAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA..."

Puis je me retournais en direction de la sortie, le sourire aux lèvres. Je lançais rapidement un signe au mec à l'accueil voulant me faire payer la chambre, lui indiquant que c'était la jolie brune derrière moi qui payait. Puis je sortais de l'établissement arrivant de nouveau là où tout avait commencé.

Winter Heaven. Il neigeait.

Je suis resté là à regarder le ciel quelques secondes. Un corbeau noir sous une étendue de blanc. Voilà ce que j'étais. J'étais la tâche impure qui se tenait encore sur cette île. Quelle belle journée. J'ai regardé autour de moi et sans vraiment savoir pourquoi, j'ai commencé à courir vers la forêt qui se situait juste en face. Il était temps de rejoindre Joe et Lion. Ces deux abrutis devaient m'attendre depuis un bon bout de temps déjà. Et c'est instinctivement que je commençais à reprendre le chemin du bateau. Depuis ma naissance et jusqu'à ma mort, Winter Heaven fut l'île la plus belle qui m'ait été donnée de visiter. Non pas parce qu'il y neigeait, non. Plusieurs fois après cela, je suis retourné sur des îles hivernales. Non, si Winter Heaven était la plus belle des îles c'est parce que j'y avais fait la plus belle des rencontres. La neige avait bercé ma fin de journée, m'amenant à rencontrer l'une des rares personnes que j'ai réussi à apprécier en dehors de l'équipage dans ma vie. Le sergent-chef Hyou... Alors que je courrais dans la neige, je savais déjà que j'allais la revoir. Encore et encore, et plus tôt que je ne le pensais. Nos destins étaient plus ou moins liés. D'après Gronchu, un type que je rencontrerais peu après cette escapade dans la neige, c'est parce que nos statuts de héros nous amenaient toujours l'un vers l'autre. Je n'ai jamais vraiment cru à ses conneries. Je crois simplement que c'est juste une succession de coup de bol. Et de quelques déboires. Mais autant ne pas vous raconter ça tout d'suite.

Je ne pensais plus vraiment à elle alors que je courais dans la neige. Je ne pensais qu'à ce qui m'arriverait encore et encore dans les jours, les semaines et les mois à venir. Depuis mon départ de chez moi, il m'était arrivé plus de trucs qu'en 29 ans de vie dans un bar. Et j'aimais ça. Je ne souhaitais qu'une chose : que ça continue. Alors j'allais droit devant moi pour rejoindre ceux avec qui je partageais désormais ma vie. Car oui, je suis un putain de membre d'équipage de Joe SmökE le squelette. Je suis même celui qui dit au bateau où aller. Et ça on ne me l'enlèverait pas. Est-ce que mes compagnons de route resteraient ma priorité jusqu'à la fin de ma vie? Je pense, oui. Car qu'on le veuille ou non, j'avais décidé d'être un pirate. Et j'aimais à penser que je resterais fidèle à mon capitaine. Mais il était fort probable que la dette que j'aimais devoir régler envers la jolie demoiselle changerait parfois ma vision des choses. A quel point? Je ne saurais vraiment vous le dire.

Au final, qu'avais-je fait aujourd'hui? J'avais d'abord réussi à crasher mon bateau contre une côte ensoleillé avant d'aller dans un hôtel pour le voir s'effondrer. J'étais ensuite parti marcher à la découverte de la neige sur la plus belle île de mes souvenirs avant de rencontrer Antoine Brichou. Puis je m'étais effondré au coin d'une maison avant d'être sauvé par la femme que je ne pouvais pas me permettre d'aimer. Est-ce que ça a un quelconque intérêt? Je n'en suis pas certain non.

Alors je courais dans la neige. Las d'être là. Je parcourais la forêt, le sourire aux lèvres. Quoiqu'on pense de moi, quoiqu'on dise sur ma petite personne, je suis ce que je suis et je l'assume. Aussi, en chemin, je saisissais la bouteille de bière pleine que j'avais dans ma sacoche et la décapsulai avec les dents, comme je savais si bien le faire. Et j'ai commencé à avaler ce liquide. Il ne m'avait pas manqué pendant le temps que j'avais passé avec le sergent-chef Hyou. Etrangement. Alors que maintenant, je n'avais qu'une envie, c'était de siffler la bouteille que je venais d'ouvrir. L'alcool... L'autre amour de ma vie. A ma propre surprise, lorsque j'aperçu la barque quelques minutes plus tard, après avoir parcouru la forêt, je me suis arrêté. Il ne me manquait qu'une vingtaine de mètres à parcourir entre mon embarcation et moi. Et je me suis retourné. J'inspirais une dernière fois l'air de Winter Heaven. Car je savais que je ne reverrais plus cette île. Plus jamais de ma vie. J'ai regardé la neige tomber. Puis j'ai commencé à reculer vers ce qui nous servait de bateau, à nous, les pirates de Joe SmökE. Pas à pas, les mètres qui me rattachaient encore à l'île s'effaçaient. Absolument tout ce qui s'était passé depuis que j'y avais posé le pied me défila devant les yeux et s'arrêta sur l'image du sergent-chef de dos, hésitante à franchir cette porte. J'ai failli m'arrêter pour tenter de la retrouver, pour lui demander pourquoi elle ne voulait pas partir, mais j'ai trébuché en arrière et suis tombé dans la barque. Sur Lion, plus exactement. J'avais quitté Winter Heaven pour retourner avec mes compagnons de voyage que le froid (ou autre chose <3) avait endormi.

Alors à quoi bon? Partons tant que le vent le veut bien.